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      Banque Populaire, Florence Soubeyran
      4 min

      Retrouvez l’interview de Florence Soubeyran, Responsable des marchés commerce et franchise de Banque Populaire.

      Cet échange a été réalisé avec Vincent Pompougnac, lors du salon de la Franchise en mars 2022.

      Sommaire

        Florence Soubeyran bonjour. Vous êtes responsable commerce et franchise pour la Banque Populaire.

        Quels sont les facteurs d’attractivité de la franchise ?

        L’enquête annuelle de la franchise que nous menons depuis 18 ans chez Banque Populaire en partenariat avec la Fédération Française de la franchise, nous permet effectivement de tirer quelques chiffres qui sont édifiants sur l’attractivité de la franchise, puisque 28 % des Français aimeraient créer leurs entreprises, c’est même un sur deux chez les moins de 35 ans. Et que 46 % d’entre envisagent de le faire en franchise. Le modèle de la franchise est parfaitement identifié comme étant un tremplin vers l’entrepreneuriat. 76 % des franchisés sont des salariés juste avant de s’installer. Leur âge moyen est de 36 ans à la création de la première installation et puis parmi la totalité des franchisés installés aujourd’hui, on a 40 % de femmes, ce qui montre bien que le modèle est identifié comme étant un moyen de s’installer pour les femmes, puisque ce que nous n’avons pas aujourd’hui, je crois 40 % de femmes parmi les dirigeants d’entreprises en France.

        Est-ce que l’accès au financement a évolué du coup avec la crise sanitaire ?

        La manière de faire notre métier, nous banquier, n’a pas évolué. On regarde toujours la faisabilité du projet. L’objectif, c’est bien sur la réussite pour tout et à chacun. En revanche, l’environnement a un peu évolué quand même avec plus d’une certitude. On a une actualité qui, après la crise sanitaire, enchaîne sur a priori d’autres crises. Et donc c’est compliqué tout de même pour les entrepreneurs de se projeter. Et puis pour nous-même de sécuriser, de s’assurer que les prévisionnels d’activité vont pouvoir être réalisés sereinement. C’est cet environnement qui a changé.

        Qu’est-ce qui est selon vous essentiel pour convaincre les banques de financer un projet en franchise ? Quel conseil vous pouvez donner aux porteurs de projets ?

        Ce qui est important, c’est la cohérence d’ensemble. Chacun a dans son parcours des expériences et des compétences. On n’a pas forcément tout fait et on ne sait pas forcément tout faire et c’est aussi un des gros atouts de la franchise avec la transmission du savoir-faire et la formation initiale qui permet effectivement d’apprendre souvent un nouveau métier, mais on a forcément dans son parcours des expériences en tant que commercial, en tant que gestionnaire, en tant que manager. Tout un tas de choses à mettre en avant et à raconter une histoire qui fait sens. C’est vraiment la cohérence globale du projet. Et donc c’est d’écouter les candidats à la franchise et les porteurs de projets qui convaincront le banquier. Bien sûr, on regarde les chiffres, je ne vais pas vous dire le contraire, il faut que les chiffres soient cohérents. En général, les franchisés sont accompagnés d’une part par le franchiseur qui donne bien effectivement les ratios types d’exploitation, et puis par un expert-comptable pour monter le prévisionnel d’activité.

        Comment allez-vous mesurer l’évolution de la digitalisation, l’essor du numérique dans les réseaux ?

        La franchise a plutôt à une longueur d’avance par rapport à l’ensemble du commerce en matière d’outils digitaux, de digitalisation, d’e-commerce voir d’omnicanalité qui va devenir complètement incontournable, je pense pour tout commerçant, qu’il soit sous enseigne ou pas. Et il y a une très forte appétence, mais les franchisés ont déclaré avoir été très satisfaits de l’accompagnement des franchiseurs puisqu’ils sont 90 % à recommander la franchise et à exprimer la satisfaction qu’ils ont eu de l’accompagnement de la part de leur franchiseur. Notamment grâce aux outils digitaux qui ont été mis à disposition ou créer par leur franchiseur pendant toute cette période. Par ailleurs, les franchiseurs ont parfaitement conscience qu’il y a besoin de continuer à développer ces outils et ils sont nombreux à prévoir encore des investissements dans ces outils digitaux.

        Est-ce qu’on peut dire que la crise sanitaire à confirmer la solidité du modèle de la franchise ?

        Complètement, une fois de plus, parce que Dieu sait que la pertinence du mode était déjà établie. Je crois que les franchisés ont pu bénéficier d’outils qui n’utilisaient peut-être pas énormément encore pour faire du click and collect avant la crise et qui se sont avérés extrêmement précieux, pertinents et efficaces et beaucoup l’ont démontré. Elle a une fois de plus démontré la solidité, ils sont encore très nombreux à déclarer qu’ils se sentent effectivement plus solides face à la crise que des commerçants isolés, oui tout à fait.

        Florence Soubeyran, je vous remercie.

        C’est moi qui vous remercie. Bonne journée.