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      Se lancer avec 10 000 € : une bonne affaire ?

      Dernière mise à jour le 4 mai 2021

      La franchise est chère, estime-t-on généralement. Pourtant, certaines enseignes ne demandent pas d’apport personnel important. Piège ou bonne affaire ? Des concepts à examiner de près.

      Lorsqu’on parle de franchise à investissement peu élevé, on pense d’emblée au secteur des services qui ne nécessite ni magasin situé dans une artère commerçante N°1 ou 1 bis, ni stocks. L’investissement initial se réduit alors au minimum.
      « Il faut faire attention car certains concepts comportent des investissements à plusieurs étages. Vous pourrez par exemple commencer votre activité en solo de chez vous, mais au bout de six mois, vous devrez chercher un emplacement et recruter des collaborateurs ! Le candidat doit tout prendre en compte dès le départ. Le plus dangereux pour une entreprise qui démarre, c’est de se tromper sur les investissements totaux », avertit Eric Luc, expert-comptable chez Fiducial.Les services ne sont pas les seuls à proposer des concepts nécessitant un faible apport personnel. On en trouve plus étonnamment dans l’alimentaire (diététique), l’équipement de la personne (beauté, bronzage, amincissement), la maison (cuisine, meuble et décoration) ou même la restauration (pizza). Pourtant, dans ces activités, l’emplacement est une garantie de succès parfois plus importante que les qualités du commerçant ! Or le pas-de-porte représente bien souvent plus de la moitié de l’investissement, voire les deux-tiers…« Les variations de prix entre les emplacements sont tellement importantes selon les villes qu’il est difficile pour la tête de réseau de figer une somme, explique le consultant Philippe Dassié (Franchise Connexion). Les franchiseurs préfèrent parler des investissements objectivement fixés, comme la formation ou l’aménagement du point de vente en indiquant un coût par mètre carré. » Il convient donc de ne pas s’arrêter aux investissements annoncés « hors pas-de-porte » et de faire une étude de l’investissement global.
      Les experts sont dans l’ensemble plutôt sceptiques face aux réseaux qui ne demandent qu’un faible investissement : la franchise a toujours un coût. Redevances et droit d’entrée doivent permettre aux dirigeants de transmettre efficacement leur savoir-faire et de faire fonctionner leur réseau par une animation dynamique, garante de la réussite de tous.
      Mais les concepts low-cost ne sont, sauf exception, pas de la franchise pure : il s’agit souvent de formules voisines et moins contraignantes comme la licence de marque, l’affiliation ou le partenariat. Celles-ci n’exigent pas de transmission de savoir-faire. La formation et l’animation y sont succinctes.
      « Avant de s’engager dans de tels réseaux, il est important de vérifier la rentabilité du concept,
      prévient Philippe Dassié. Il ne faut pas hésiter à aller rencontrer les partenaires pour leur demander s’ils sont satisfaits des prestations de leur franchiseur et si leurs résultats sont à la hauteur de leurs espérances. »
      Avec une petite mise de départ peut-on vraiment s’attendre à faire de gros revenus ? « Un investissement faible n’est pas forcément synonyme d’une faible rentabilité, assure Philippe Dassié. Notamment dans les services où un franchisé performant peut développer un chiffre d’affaires plus conséquent qu’un autre. C’est lié à sa capacité à développer son activité. Le retour sur investissement peut être très rapide. »
      « 
      Les revenus ne sont pas forcément dépendants de la mise de départ, confirme Eric Luc. S’il n’y a pas de charges d’exploitations lourdes, le concept peut permettre d’atteindre le point d’équilibre plus rapidement. »