Corinne Duplat – Les Menus Services – Directrice générale

11 min Publié le 28 octobre 2021

Transcription du podcast

Corinne Duplat, bonjour, vous êtes directrice générale en charge du recrutement des franchisés du réseau Les Menus Services, spécialiste du portage de repas à domicile. Tout d’abord, merci d’avoir accepté l’invitation de Franchise Magazine.

Merci aussi de m’avoir invité. C’est gentil.

Quel bilan vous pouvez dresser de ces derniers mois pour le réseau Les Menus Services? Derniers mois de crise sanitaire, malheureusement.

Ecoutez ce dernier mois, ces derniers mois de crise sanitaire, c’est 18 mois particulier. L’année dernière, ça a était une année alors compliquée, mais dans le sens où, pour Les Menus Services, ça a été une très grosse année puisque nos bénéficiaires clients âgés, je rappel aux domiciles, à leur domicile se sont retrouvés confinés, seul sans famille, sans personne, pour les aider, les accompagner. Ce qui fait qu’on a dû pallier à tous les manques.

On va dire les mairies qui ne pouvaient plus livrer, les foyers qui ne pouvaient plus livrer, des maisons de retraite aussi qui étaient débordées. Et de ce fait, ça a était pour Les Menus Services une très forte année de croissance puisqu’on a fait sur le réseau 30% de croissance. Bon, donc, et dans un contexte que l’on connaît tous, les choses se sont un peu apaisées cette année, on a retrouvé notre croissance de croisière, j’allais dire à 20-25%.

Et encore par rapport à l’année dernière. Donc, ça reste un marathon pour nous cette situation, dans le sens où il y a de gros besoins. Il y en avait, on le savait déjà et là encore plus dans ces conditions. Et puis, avec des clients qui sont fragilisés, auxquels il faut faire attention aussi quand on va livrer des repas.

Est-ce que vous avez dû faire évoluer votre savoir faire afin de vous adapter à cette période particulière?

Les mesures qu’on connaît tous ont dû être prises. Et pour nous, le plus compliqué, outre bien sûr l’approvisionnement des masques, enfin tout ce qu’on connaît le gel hydroalcoolique, etc. La situation dans laquelle on s’est trouvé et où on se trouve encore aujourd’hui, c’est que le contact avec nos clients bénéficiaires est fortement limité, forcément depuis ces derniers mois. Donc, c’est très frustrant. On leur apporte toujours les repas tous les jours de qualité, donc ils ont toujours plaisir à bien manger au quotidien.

Mais la relation qu’ils avaient avec leurs livreurs ou livreuses est quand même différente, dans le sens où certains clients, encore aujourd’hui, n’osent toujours pas ouvrir la porte. Donc voilà, c’est ça qui a changé, c’est de s’adapter dans cette situation-là, avec des clients âgés qui sont déjà chez eux, confinés au quotidien. Donc, ce n’est pas drôle.

Avez-vous le sentiment que votre métier est plus valorisé ou mieux connu qu’avant la pandémie?

C’est une très bonne question. Effectivement, cette pandémie a fait prendre conscience aux pouvoirs publics, notamment et à nos institutionnels, que le portage de repas était un métier essentiel. Et on s’est bien aperçu pendant cette pandémie que si on n’avait pas été là pour livrer au quotidien à nos clients, ce qu’on avait déjà, mais d’autres qui se sont trouvés dans cette situation de solitude et de confinement, on se demande comment on aurait fait les personnes âgées, fragilisées, isolées à leur domicile.

Donc, oui, c’est le bienfait pour notre métier d’avoir fait prendre conscience réellement que le portage de repas était un métier essentiel dans les services à domicile.

Où en est le développement du réseau à aujourd’hui?

Le développement du réseau, aujourd’hui, on a passé une très, très belle étape puisqu’on a fêté la 100ème agence en juillet avec un petit jeune, j’allais dire presque un bébé 23 ans. Donc, ça a été une belle étape, un bel anniversaire, ça nous conforte dans notre position de leader du portage de repas. Et surtout, forcément, il y a un beau gage de confiance aujourd’hui pour nos futurs franchisés, ceux qui souhaiteraient nous rejoindre.

Et toujours avec, j’aime beaucoup le dire, sans sortie, sans dépôt de bilan, sans conflit, en 18 ans d’existence. Donc, c’est une belle marche de progression et avec toujours une belle tendance puisqu’on a l’année dernière et cette année signé nos 12 franchises nouvelles et après les anciens faisant toujours des petits donc, deuxième, troisième ou quatrième agence, on a maintenant, depuis deux ans, une croissance d’environ 20 nouvelles agences par an. Donc, c’est un, j’aime beaucoup le dire toujours, c’est un développement qui est dynamique, mais maîtrisé. C’est notre souhait. Comme nos repas, on souhaite avoir un développement de réseau qualitatif.

Et quels sont vos objectifs de développement pour les mois qui viennent?

On passe la frontière, ça veut dire l’ouverture imminente de deux agences en Suisse, à Genève donc, Les Menus Services grandissent. Il y a encore beaucoup à faire en France. Mais voilà, on se sent suffisamment grand maintenant pour aller dans les pays voisins. Donc on espère, après la Suisse bien entendu, franchir d’autres frontières. Donc voilà mais step by step, comme je l’ai dit précédemment, on va bien faire les choses. Et puis après, on verra à continuer un développement international.

Mais c’est un grand pas comme la 100ème, donc, c’est une belle année, au regard de ces deux étapes franchies.

Quels sont les critères pour devenir franchisé Les Menus Services?

Il n’y a pas de, on a tout bien sûr, dans notre réseau comme dans beaucoup de réseaux, des hommes, des femmes, des couples, des jeunes, des seniors. On va dire, c’est un parcours dans lequel j’accompagne moi personnellement tous les futurs franchisés ou on prend son temps, ou j’aime bien dire qu’on passe des étapes et à chaque fois, on se dit on continue ou pas, et de manière à maturer du côté du candidat à la franchise, son projet.

Et nous de bien nous assurer qu’il a le bon profil. Alors le bon profil, c’est quoi? C’est avoir le sens du service, bien entendu, puisqu’on est dans les services à la personne, de l’empathie, parce qu’on va s’occuper au quotidien de personnes âgées et sur le côté commercial, bien entendu qu’il faut avoir un côté commercial, puisqu’on va vendre nos services comme pour n’importe quel métier. Mais nous, c’est plutôt être en capacité de créer et d’entretenir au quotidien un réseau de prescripteurs.

C’est eux qui vont nous nous adresser leurs patients, qui sont fragilisés, qui ont besoin un moment d’aide à domicile, de portage de repas. Donc ça, c’est important et donc ça veut dire bien être bien implanté dans son territoire, être né là ou avoir vécu là. En tout cas, bien connaître son tissu local.

Quels conseils vous donneriez aux porteurs de projets qui hésiteraient à se lancer dans votre activité?

Pourquoi hésiter? On est sur un marché à très forte croissance puisque nous, on sert des clients âgé de 85 ans en moyenne quand on connaît la démographie française, ce qui va se passer dans les vingt années, prochaines années, la population des plus de 80 ans va quadrupler en France. Donc ça, ça donne une idée. Donc, le marché est là. On est un réseau sérieux. J’aime bien le présenter quand même comme ça. On est adhérent de la Fédération Française de la Franchise, donc ça, c’est un gage de sérieux, de qualité.

Et puis, comme je le disais précédemment, voilà, on a passé la 100ème agence. Toutes nos agences sont là, ce qui est assez exceptionnel au bout de 18 ans, pas de conflits, pas de dépôt de bilan, pas de gros problèmes. Bien sûr, on a un réseau qui commence à être mature, il y a eu des départs pour des causes comme la retraite, la maladie, le décès et on a accompagné dans toutes ces circonstances.

Donc voilà, je dirais hésiter, non, il n’a peut être pas hésité quand même. On a, on apporte les preuves qu’on est un réseau en bonne santé et qu’il y a plein de potentiel encore.

Quelle est votre vision de l’évolution à venir dans les métiers des services à la personne?

L’évolution dans les métiers de services à la personne, l’année prochaine, il va se passer quand même un grand événement, c’est ce qu’on appelle de manière assez barbare la contemporanéité du crédit d’impôt ou le crédit d’impôt immédiat. J’explique en deux minutes aujourd’hui, les clients doivent attendre de percevoir leur crédit d’impôt, quand ils y ont droit bien entendu, l’année d’après, voire dans les 18 ou 12 mois. Ça veut dire que aujourd’hui, les clients qui ne peuvent pas faire l’avance du crédit d’impôt ne peuvent pas venir chez nous.

Et certains sont obligés, par exemple, dans les services à la personne au sens large, de recourir malheureusement au travail au noir. Le crédit d’impôt immédiat qui va être mis en place au 1er janvier 2022, ça va permettre à tous ces clients qui ne pouvaient pas accéder à nos services d’arriver jusqu’à nous et de bénéficier de nos services. Pour les Menus Services en particulier, ça veut dire encore plus de clients qui, par exemple, étaient obligés de s’adresser à la mairie parce qu’ils n’avaient pas les moyens de venir chez nous donc ils pourront venir chez nous et manger des repas de qualité.

Et pour les services à la personne au sens large, ça veut dire sortir des travailleurs du travail au noir ou qu’on appelle au gris. Donc, pour moi, c’est énorme ce qui va se passer dans les services à la personne l’année prochaine. C’est un travail de notre fédération à la FST et c’est un travail de longue haleine qui a pris beaucoup de temps, et on en est très heureux.

Corinne Duplat, Je vous remercie. Je rappelle que vous êtes directrice générale en charge du recrutement des franchisés du réseau Les Menus Services et que votre actualité est à retrouver, notamment sur les sites Franchise Magazine et à AC Franchise.

Merci à vous!