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Secteurs / Activités

      Dans la franchise, on ne réussit que si l’on est épanoui

      Tribune publiée le 30 septembre 2019 par Florence SOUBEYRAN
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      Du choix du secteur à celui de l’enseigne, des acteurs sur lesquels on peut compter (franchiseur, expert-comptable, banquier, etc.), sans oublier les écueils à éviter : Florence Soubeyran, responsable Commerce et Franchise à la Banque Populaire, livre aux futurs franchisés les meilleurs conseils à suivre pour se lancer en franchise le plus sereinement possible.

      Florence Soubeyran, Responsable Commerce et Franchise, Banque Populaire

      Par Florence Soubeyran, Responsable Commerce et Franchise, Banque Populaire

      Quel premier conseil donner à un entrepreneur qui souhaite se lancer dans la franchise ? Celui de bien choisir son secteur d’activité, c’est-à-dire un secteur pour lequel il éprouve une réelle appétence. Dans son commerce ou agence, il y passera un temps considérable et y déploiera beaucoup d’énergie, donc la notion de plaisir s’avère essentielle. Aussi, il ne faut pas se lancer en se demandant : « Quels sont les secteurs les plus rentables ? » Car dans la création d’entreprise en franchise, on ne réussit que si l’on est épanoui. Cependant, il est également important que le métier choisi soit cohérent avec son parcours. Par exemple, se lancer dans une activité de coaching de dirigeants d’entreprise sera compliqué pour une personne sans expérience.

      Ensuite vient la question du choix de l’enseigne. Est-elle pareillement déterminante ? Oui, elle l’est. Mais avant, il convient au candidat à la franchise de bien s’assurer de disposer des atouts nécessaires pour se lancer et de prendre la pleine mesure du challenge qui l’attend. Pour réussir, il faut avoir envie de faire partie d’un réseau. Ensuite, concernant le choix de ce dernier, il est pertinent de sélectionner un franchiseur dont les points forts sont complémentaires aux miens. C’est se demander : « De quoi ai-je besoin en plus pour réussir ? » « Qu’est-ce que cette enseigne peut m’apporter que je n’ai pas ? » Autre question à se poser, liée toujours au choix de l’enseigne et qui a trait à son profil : dois-je en privilégier une plutôt mature qui offre davantage de sécurité ? Ou ne suis-je pas plutôt attiré par un réseau jeune qui, en regard de mon caractère plus « aventurier », me permette de m’épanouir en contribuant à son essor ?

      Le succès est le fruit de l’engagement du franchisé…

      Aucun secteur d’activité, donc, ne garantit plus de succès qu’un autre… Non. Le succès est le fruit de l’engagement du franchisé. Et de la bonne alchimie qu’il construit avec son franchiseur. Attention, également, à ne pas se focaliser sur un secteur d’activité dont l’émergence est récente et qui se trouve à l’apogée de son développement. Il convient de rester vigilant face aux effets de mode à une époque où le rythme des cycles s’accélère. Un dernier point : ne pas hésiter à rencontrer plusieurs enseignes, même si l’on a un coup de cœur. Peut-être que chez son concurrent la transparence sera plus grande, les outils plus efficaces et la communication plus soutenue.

      Pour réussir, il convient également de bien s’entourer. Sur quels soutiens puis-je compter dès lors que je me lance en franchise ? Premièrement, sur celle de son franchiseur qui, dès le départ, l’accompagne via la formation initiale et la transmission du savoir-faire. Ensuite, sur celle d’un avocat. Si elle n’est pas obligatoire, elle peut s’avérer très utile pour bien comprendre les règles et les devoirs inhérents à chacune des parties et qui sont exposés dans le DIP (document d’information précontractuel) et dans le contrat de franchise. L’étude de marché, elle, se révèle indispensable avant de se lancer. L’accompagnement d’un expert-comptable permettra de réaliser le prévisionnel d’activité. De plus en plus de franchisés, également, rencontrent un notaire pour toutes les questions relatives à l’acquisition du fonds de commerce. Enfin, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les réseaux d’accompagnement, tels que Entreprendre, Initiative France ou BGE, qui apportent un suivi aux différentes étapes de la création d’entreprise et d’accéder à des aides financières, tels que les prêts d’honneur à taux zéro.

      …et de la bonne alchimie qu’il construit avec son franchiseur

      Et quid de la relation avec son banquier et de son accompagnement ? Le banquier apportera tous les éléments nécessaires à l’élaboration du plan de financement des investissements HT, complété d’un crédit-relais TVA, qui peut s’avérer très utile pour fluidifier la trésorerie de démarrage de l’activité. Seront aussi définies les garanties apportées face au financement, regroupées au sein de trois grandes familles : le nantissement du fonds de commerce, incontournable ; les sociétés de caution mutuelle, tels que les Socama ou BPI France, complétées par la caution personnelle, souvent partielle. Cette dernière est importante dans la posture du créateur car lorsque le dirigeant est caution personnelle auprès de sa banque, il est souvent plus vigilant à préserver son actif, notamment en cas de difficulté.

      Quels sont, pour finir, les écueils à éviter ? Ne pas se précipiter dans la création de son entreprise pour construire des bases solides, ni sous-estimer les investissements et leur financement. Décider, par exemple, de réaliser soi-même les travaux d’aménagement de son magasin est à éviter. La rémunération du franchisé progressera à la mesure du développement de l’entreprise. Enfin, la clef de la réussite réside dans l’énergie et le temps consacré à sa franchise avec, bien sûr, l’adhésion de ses proches au projet.

       

      Article paru dans le numéro 269 de la Revue NumériqueLisez plus d’articles du numéro 269 en cliquant sur ce lien