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      Franchiseur : êtes-vous plutôt lièvre ou tortue ?

      Tribune publiée le 2 novembre 2016 par Sylvain BARTOLOMEU
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      Face à l’apparition de nouveaux franchiseurs, l’auteur, consultant, attire l’attention des têtes de réseau sur les risques d’un développement trop rapide. « Le développement n’est pas le levier de réussite d’un réseau. Le levier de réussite d’un réseau, c’est son animation », rappelle-t-il.

      Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

      Le marché de la franchise voit avec une régularité étonnante apparaître puis disparaître de nouveaux franchiseurs, avec de nouveaux concepts, sur de nouvelles tendances de marché.

      Ces nouveaux réseaux arrivent avec l’ambition de se développer rapidement pour prendre le marché.

      Ils surinvestissent en développement, trop vite, trop tôt, pensent que le réseau se structurera « au fur et à mesure », font parfois des promesses de performance et de rentabilité ambitieuses pour attirer des candidats qui se laissent séduire.

      Le développement n’est pourtant pas le levier de réussite d’un réseau. Le levier de réussite d’un réseau, c’est son animation.

      « Ma réussite de franchiseur repose sur celle de mes franchisés ».

      Un réseau ne se construit pas rapidement, sur des promesses. Il se bâtit progressivement, sur des résultats tangibles, et une ligne directrice : « Ma réussite de franchiseur repose sur celle de mes franchisés« .

      Trois raisons à cela :

      D’une part, un franchisé entre dans un réseau pour gagner sa vie mais il y reste parce qu’il s’y sent bien. Il peut succomber aux promesses d’un franchiseur mais sortira de la lune de miel une fois le savoir-faire acquis. La réalité économique, l’espace d’expression qu’il aura au sein du réseau le feront adhérer durablement, ou chercher à partir.

      D’autre part, les franchisés performants attirent les bons candidats. Le cercle vertueux du développement se crée par une sélection drastique de porteurs de projet qui deviendront par leurs résultats les meilleurs « ambassadeurs  » de votre réseau. Un franchiseur a les franchisés qu’il mérite !

      « Le développement d’un réseau doit rester la résultante d’un projet »

      Enfin, dans un contexte où le temps de l’innovation s’est prodigieusement accéléré, un franchiseur ne peut plus maintenir un concept durablement compétitif seul. La réussite d’un réseau repose sur sa capacité à innover collectivement et diffuser rapidement et largement l’innovation. L’intelligence collective devient une, si ce n’est la condition de réussite durable d’un réseau.

      Le développement d’un réseau doit donc rester une conséquence, la résultante d’un projet qui par des fondations solides deviendra progressivement de plus en plus attractif.

      Et de nous rappeler cette fable de Jean De La Fontaine :

      « Rien ne sert de courir, il faut partir à point
      Le lièvre et la tortue en sont un témoignage !

      Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit
      Furent vains : la Tortue arriva la première.
      Eh bien, lui cria-t-elle, n’avais-je pas raison ?
      De quoi vous sert votre vitesse ?
      Moi l’emporter ! et que serait-ce
      Si vous portiez une maison ? »

      Deux chiffres-clefs pour étayer ces propos :

      7 : C’est en moyenne le nombre de nouvelles unités créées chaque année par un franchiseur, tous réseaux confondus

      11 ans : C’est le délai moyen entre la création d’un concept et le démarrage de son développement en franchise.

      (Source : Enquête annuelle de la Franchise – CSA – Banque PopulaireFédération Française de la Franchise)