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      Futurs franchisés : soignez votre approche financière

      Tribune publiée le 18 mars 2009 par Jean-Pierre GOUZY
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      … Ou les douze conseils d’un spécialiste. Pour vous aider à financer avec succès votre future entreprise franchisée, l’expert-comptable Jean-Pierre Gouzy vous délivre douze conseils, pratiques et réalistes, résultant d’une connaissance aigüe de la franchise.

      1. Rêvez, imaginez votre avenir…mais conservez les pieds sur terre ! Estimez vos possibilités financières. La seule bonne volonté ne suffit pas. Ne confondez pas franchiseur et banquier. Un apport personnel de 30 à 50% de l’investissement de départ constitue souvent le ticket d’entrée.

      2. Pensez à vous… Incorporez dans les coûts votre propre rémunération. Sinon, de quels autres revenus disposez-vous ? Les imprévus et les retards peuvent exister. Prévoyez une marge de sécurité. N’investissez pas la totalité de vos économies. Efforcez-vous de conserver un « petit » tiers pour d’éventuels coups durs.

      3. Même avec un franchiseur sérieux, établissez vos propres prévisions d’exploitation. Traduire en chiffres l’activité projetée vous aide à matérialiser le fonctionnement futur de votre projet. Assurez-vous ainsi de la rentabilité attendue du concept proposé. N’hésitez-pas à comparer.

      4. Montez un plan de trésorerie. Une entreprise bénéficiaire dépose parfois son bilan. Inscrivez les échéances des travaux, des remboursements d’emprunts, celles des principaux coûts de fonctionnement. Appréciez largement votre besoin en fonds de roulement ; on est toujours trop optimiste en la matière.

      5. Sachez vous entourer. Pour bâtir votre plan de développement, vous êtes « maître à bord ». Mais maîtrisez-vous la technique et savez-vous prendre de la distance ? Trop impliqué, saurez-vous conserver l’indispensable esprit critique ? Le franchiseur, votre partenaire est aussi votre co-contractant, très concerné dans le projet. Tournez-vous vers un professionnel du chiffre. Son indépendance et sa technicité vous aideront dans l’élaboration d’un projet crédible. Il saura en souligner les lignes de force mais aussi les points faibles et les risques.

      6. Soyez économe mais non pingre. Que représente le coût des études préliminaires par rapport aux investissements envisagés ? Attention aux fausses économies. Elles peuvent coûter cher.

      7. Adoptez une démarche professionnelle. Quels que soient les liens privilégiés que peut revendiquer une enseigne avec une ou plusieurs banques, ne pensez pas vous dispenser des démarches propres à la création d’entreprise. C’est à vous de présenter votre projet et non au franchiseur.

      8. Sachez vous vendre ! Séduisez votre interlocuteur ! Même si le banquier connaît bien l’enseigne, le futur client et donc la prise de risque, c’est vous. Votre personnalité, votre volonté, vos qualités, votre force de conviction constituent un élément de base dans la recherche du financement.

      9. Intégrez les délais de traitement de votre demande bancaire. Méfiez-vous des périodes de congés, des jours fériés, etc. Prévoyez des délais avec le vendeur, le bailleur. Les réponses bancaires immédiates existent seulement lorsqu’elles sont négatives. … et encore.

      10. Ne péchez ni par excès de confiance ni par naïveté. Même si vous connaissez bien votre banquier, mettez-le en concurrence. Présentez plusieurs dossiers.
      Si une banque dit non, toutes n’adopteront pas forcément une position identique.

      11. Restez réaliste. Avec des fonds propres limités, ne pensez pas échapper aux garanties qui sécuriseront le financement. Acceptez une caution simple, un nantissement du fonds de commerce. Recherchez l’appui d’une société de caution mutuelle, mais attention cela fait monter les coûts.

      12. Considérez l’emprunt dans son ensemble.
      Pas seulement le taux d’intérêt. Des légères différences de taux ne remettent pas en question la pérennité d’un projet. Analysez plutôt le montant global emprunté, les durées de remboursement compatibles avec la durée du contrat, les garanties demandées et les frais de dossier.