Dans notre recrutement, nous attachons autant d’importance à l’humain qu’au business et à l’aspect financier : nous rechercherons un certain état d’esprit, un ADN coopératif.
En 2025, comment a évolué l’activité de votre réseau coopératif spécialiste de la course à pied ?
En 2025, comment a évolué l’activité de votre réseau coopératif spécialiste de la course à pied ?En termes de business, Running Conseil a connu par rapport à 2024 une croissance de +17 % en comparable et de +27 % au global. Sur les magasins comparables, seulement 15 % affichent une activité en baisse depuis le 1er janvier 2025, contre 85 % ayant connu une hausse. Aujourd’hui, les réseaux spécialisés représentent environ 20 % de parts de marché au niveau national sur le running. Or Running Conseil pèse déjà pour plus d’un tiers ce circuit et s’approche de la moitié : le réseau réalise donc environ 10 % du chiffre d’affaires global sur le marché du running.
Depuis le début de l’année, le réseau a gagné 11 magasins supplémentaires, essentiellement grâce à des ouvertures, à l’exception de deux ralliements de points de vente existants (à Paris Alésia et Bourg-la-Reine), qui sont en train de changer d’enseigne. Dans la majorité des cas (comme à Chessy, Gérardmer, Ajaccio ou Angers), c’est un de nos coopérateurs qui a ouvert un second magasin ; sauf à Langon (qui ouvre le 6 décembre), où il s’agit du premier projet pour un nouvel opérateur. Nous avons aussi enregistré quatre reprises de magasins à l’enseigne, dont un à Strasbourg, qui a été racheté par la coopérative.
Fin 2025, le réseau totalisera 84 magasins, dont environ 50 % seront exploités par une vingtaine de coopérateurs multisites.
Quels sont vos objectifs de développement pour 2026 ?
Depuis deux ans, nous nous sommes beaucoup appuyés sur une croissance interne, avec beaucoup de coopérateurs qui ont ouvert un second point de vente. Désormais, nous voulons nous appuyer sur une croissance externe en recrutant de nouveaux coopérateurs, parce que nous pensons que tôt ou tard, le marché va arriver à maturation, voire à saturation s’il y a trop de concurrents.
Nous avons mis en place depuis deux ans un plan de communication dans ce sens, avec un double objectif. Le premier, c’est le développement, et le second, c’est la transmission de nos magasins. Cette année, quatre magasins ont déjà été transmis, et notre ambition, c’est d’en transmettre encore trois ou quatre, afin de rajeunir le parc.
En termes de développement, nous avons déjà validé 14 projets d’ouverture pour 2026 : neuf créations et cinq ralliements de magasins existants qui vont prendre l’enseigne Running Conseil. A ce rythme, nous atteindrons les 100 magasins bien avant fin 2027, comme nous l’avions prévu, mais plutôt fin 2026, pour fêter nos 31 ans d’existence. Nous souhaitons nous renforcer en priorité dans le Nord et Sud-Ouest, qui sont sous-exploités : en 2026, nous prévoyons une ouverture dans le Nord, et cinq dans le Sud-Ouest, notamment à Argelès-Gazost et Narbonne. Nous tenons à maîtriser notre croissance. Ainsi, nous n’implanterons pas de magasin dans des villes saturées, mais soit dans des villes où il y a du potentiel, soit dans des villes où il n’y a pas d’offre concurrente.
Quels sont les critères pour devenir coopérateur Running Conseil ?
Parmi nos nouveaux coopérateurs, beaucoup sont des personnes en reconversion et passionnées. Dans notre recrutement, nous attachons autant d’importance à l’humain qu’au business et à l’aspect financier : nous rechercherons un certain état d’esprit, un ADN coopératif. Parfois, nous refusons certains candidats parce qu’ils recherchent un système de franchise, ce qui ne nous ressemble pas.
Quel type d’emplacement et quelle surface faut-il pour ouvrir un magasin Running Conseil ?
Nous magasins s’implantent autant en centre-ville qu’en périphérie. Parfois en centre-ville 100 % piéton, comme à Alençon, Paris-Alésia ou Bourg-la-Reine. Et plutôt en zone commerciale avec parking de périphérie dans les villes secondaires. Ce sont des magasins de destination, donc ils ne sont pas obligés d’être situés sur une voie passante.
Notre magasin-type compte 160 m² réserve comprise. A l’avenir, nous ne visons pas forcément des points de vente plus grands, mais plus professionnels. Dans le réseau, beaucoup de magasins se sont déjà modernisés, avec des ravalements de façade et un refresh complet.
Quels sont les investissements à prévoir pour ouvrir un magasin Running Conseil ? Combien de temps faut-il pour amortir cet investissement ?
Pour ouvrir un magasin-type, l’investissement à prévoir sera compris entre 150 000 et 200 000 € pour une implantation en province. Si c’est un magasin de centre-ville, plus la ville est grande, plus les coûts vont augmenter, puisque les charges et les travaux ne seront pas les mêmes.
Tout dépend de l’emplacement et de l’implication personnelle du chef d’entreprise mais en moyenne, en année 4, un magasin Running Conseil double son chiffre d’affaires par rapport à l’année 1, c’est-à-dire qu’il connaît une croissance de +25 % en années 2, 3 et 4.
Selon vous, comment votre activité va-t-elle évoluer dans les années qui viennent et comment prévoyez-vous de faire évoluer votre concept ?
Notre objectif en interne est notamment de tirer les paniers vers le haut, de favoriser les ventes complémentaires et de professionnaliser nos points de vente existants, afin de faire progresser notre business model, qui génère actuellement 600 000 € HT de chiffre d’affaires annuel par magasin. Nous avons pour ambition d’ici fin 2027 de faire passer ce chiffre à 750 000 € HT.
C’est intéressant pour nous, parce que cela voudra dire que notre magasin moyen fonctionnera avec trois salariés. Alors qu’aujourd’hui, on est plutôt à deux salariés et demi avec un temps partiel, voire un alternant. Notre objectif, c’est de nous professionnaliser, afin d’avoir des patrons de magasin qui soient davantage des gestionnaires, qui fonctionnent un peu en RH, et qui soient aussi moins prisonniers de leur commerce.
Pour renforcer la notoriété de l’enseigne et la fréquentation de nos magasins, nous avons plusieurs stratégies de communication. La première porte sur les réseaux sociaux : notre responsable marketing planifie les nouveaux lancements sur un trimestre ou un semestre, c’est-à-dire que les nouveaux magasins commencent à communiquer avant même leur ouverture. La deuxième porte sur notre référencement Google : nous avons la chance d’avoir une enseigne dont les deux termes, « running » et « conseil », ressortent très facilement. Enfin, nous misons sur les partenariats avec des courses : nous sommes déjà partenaires de Marseille-Cassis depuis quatre ans, ce qui nous fait bien rayonner, et cela fait trois ans que nous sommes présents sur le Marathon de Paris. Cela nous permet de nous faire connaître auprès du grand public. En 2026, nous allons nous positionner sur 4 ou 5 grands événements régionaux, qui réunissent 10 à 15 000 coureurs chacun. Sans oublier le travail de terrain que mènent tous nos magasins, qui sillonnent toutes les courses le week-end avec de la visibilité (banderoles, arches etc.).
