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      Le travail temporaire recrute aussi des franchisés

      Trois enseignes de travail temporaire évoluent désormais en franchise. La plus ancienne n’a que six ans d’existence, mais toutes croient à l’avenir des réseaux d’indépendants sur un marché dominé par les chaînes intégrées.

      Ouvert à la franchise depuis mars 2008, le réseau Adequat a inauguré sa première agence sous cette forme en mai dernier. Cette entreprise, spécialisée depuis 1987 dans le travail temporaire, rejoint sur ce créneau encore peu investi par le commerce indépendant organisé, le pionnier Temporis, développé en franchise depuis 2001. Et la chaîne spécialisée dans les métiers du bâtiment Cotis Intérim, qui s’est lancée dans le recrutement de partenaires fin 2005.

      Capté à 60 % par trois entreprises majeures (Adecco, Manpower et Vediorbis), le marché du travail temporaire français se répartit entre une dizaine de chaînes succursalistes nationales ou multinationales (76 %) et une multitude de petits réseaux régionaux ou d’entreprises monoagences (24 %). Selon le Prisme, son syndicat, la profession regroupait 1 000 entreprises et 6 500 agences en 2007, ayant réalisé 21,7 Md€ de chiffre d’affaires (6,7 % de plus qu’en 2006). Les 3 franchiseurs positionnés sur le marché regroupent pour l’heure 160 unités environ (60 pour Temporis, 20 pour Cotis Interim et 80 pour Adequat).

      “Premier réseau de travail temporaire en franchise”, Temporis s’appuie sur le savoir-faire d’un pilote créée en 2000 par d’anciens responsables régionaux d’Adecco. Il a atteint fin 2007 le cap de la 50e agence en France. L’unité pilote de Cotis Intérim a été lancée en 2004. L’enseigne est développée en franchise par la SARL Cotis Développement, créée en 2005. Tandis que le groupe Adequat mène depuis 1998 une politique d’ouverture en propre : plus de 80 agences fin 2007.Pourquoi franchiser le travail temporaire ? Ancienne directrice de région Adecco, Laurence Pottier-Caudron, fondatrice de Temporis, estime que les succursalistes n’ont pas la réactivité des indépendants. “J’ai lancé Temporis, car je croyais à l’aspect réseau avec les moyens d’un grand groupe, mais un réseau où il n’y aurait que des patrons indépendants face aux clients et aux intérimaires. L’avantage de la franchise, c’est que le franchisé est directement opérationnel dans la prise de décision, ce qui permet une réactivité locale.” Conscient que le travail temporaire allait passer par les réseaux, Jean-Luc Cohen, fondateur de Cotis Intérim, avait “la volonté de se développer sans devenir un groupe. J’ai donc pensé à la franchise.” Pour Jean-Claude Coï, directeur du réseau Adequat, “le marché de l’intérim est de plus en plus concentré et les entreprises clientes passent des accords-cadres avec les réseaux. Pour avoir accès à ces marchés, il nous fallait un maillage de proximité.”

      Combien coûte la franchise dans le travail temporaire ? Relativement cher pour du service, mais les réseaux insistent sur la bonne volonté des banques à financer ce métier. Car, en contrepartie de cet engagement financier, les agences brassent d’importants chiffres d’affaires. Ainsi, que le CA moyen des franchisés Temporis après 3 ans d’activité et avec environ 100 intérimaires au planning, dépasserait 3 M€.

      Quelles sont les chances pour ces trois enseignes de s’imposer face à la concurrence ? Pour Laurence Pottier-Caudron, les succursalistes essaient de “devenir de plus en plus gros, et donc de plus en plus lourds et de moins en moins réactifs. La franchise représente la meilleure solution pour les entreprises clientes et intérimaires.” L’apparition de nouvelles enseignes aurait un effet positif : “Cela démontre que la franchise peut exister, qu’elle est légitime dans le métier.”

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