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      Richard Leblanc, président-directeur général - Interview du 2 avril 2007

      Depuis quelques mois, nous avons repris le chemin de l'expansion

      Où en est votre réseau alors que la plupart des enseignes de distribution vidéo automatique ont disparu du marché français et que votre parc d’automates n’a, pour la première fois, pas augmenté en 2006 ? 
      « Depuis plusieurs années le marché s’est durci. Et l’an passé le développement de notre parc a en effet marqué un temps d’arrêt, le nombre d’ouvertures compensant tout juste le nombre de fermetures. Nous avons terminé l’année 2006 avec 1 288 points de location de films à l’enseigne.

      Mais depuis quelques mois nous avons repris le chemin de l’expansion. Des acteurs issus de réseaux qui ont disparu se tournent vers nous car ils se rendent compte qu’il est compliqué de continuer sans une force marketing et commerciale forte. Par ailleurs il y a une demande de la part de commerçants (libraires, boulangers, bureaux de tabac, etc.) qui souhaitent disposer d’une activité complémentaire. Bien sûr nous ne retrouverons pas le taux de croissance des premières années, mais il reste, par exemple, encore 600 villes de 5 000 à 10 000 habitants, où nous ne sommes pas présents. Cela laisse une certaine marge de progression. »

      Au delà du ralentissement du marché de la location, qui limite votre développement, n’êtes-vous pas confrontés aussi à des difficultés dues aux pannes et aux évolutions fréquentes des matériels ?
      « Nous devons surtout  faire face aux évolutions technologiques des automates. Or, il ne s’agit pas vraiment d’une difficulté pour nous, mais plutôt d’un de nos atouts. Car depuis le départ nous avons fait porter nos efforts sur le service après-vente, afin que les appareils qui tombent en panne – c’est inévitable – soient immobilisés le moins longtemps possible. L’actualité, dans ce domaine, c’est le changement des TPE qui doivent être mis aux normes européennes. Nous allons donc modifier tous les appareils car les cartes bancaires ne peuvent plus servir d’identifiant comme par le passé.
      Au-delà, nous avons présenté sur Franchise Expo Paris une nouvelle génération de terminal qui sera capable de proposer plus de services à la clientèle, comme par exemple le rechargement de cartes téléphoniques. Et il y a encore bien d’autres possibilités à explorer dans ce domaine. »

      La vidéo à la demande ne représente-elle pas, malgré tout,  une concurrence dangereuse pour votre activité ?
      « Nous nous sommes posés le problème d’être présents sur ce marché. Et techniquement nous sommes prêts. Mais nous ne pensons pas que ce soit une bonne solution stratégique. Car malgré le bruit qui est fait autour, le téléchargement de films en ligne ne représente qu’environ 1 % du nombre total d’actes locatifs en France (150 millions par an). Même si cette proportion augmente encore à l’avenir, cela ne devrait pas remettre pas en cause notre cœur de métier. D’autant que la location traditionnelle offre un choix bien plus grand de films que les sites de téléchargement.
      Ce qui représente une menace plus grave, en revanche, c’est le téléchargement gratuit, le piratage, Mais nous considérons que c’est un phénomène temporaire qui sera limité par les progrès technologiques à venir, et devrait revenir à un niveau marginal. Même les fournisseurs d’accès à Internet, qui s’impliquent désormais dans la vidéo à la demande, y ont intérêt. »