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      Denis Holtzwarth, directeur général - Interview du 23 mai 2007

      Nos partenaires restent des commerçants indépendants : nous les conseillons, mais ce sont eux les décideurs !

      Marque australienne, installée depuis plus de 20 ans en France, Rip Curl accentue fortement sa politique de magasins sous son nom : pourquoi avoir attendu aussi longtemps?
      D’abord, il faut comprendre que Rip Curl est avant tout un fabricant, une marque. Nous avons développé nos boutiques selon les opportunités car nous étions concentrés sur la vente à des distributeurs. Ce n’est qu’à partir de 2001 que nous avons accentué notre politique de « retail » : nous perdions pied dans certaines agglomérations, il fallait renforcer l’image de la marque. Les magasins sont alors devenus l’une de nos priorités. Aujourd’hui, nous avons 21 boutiques en France dont 9 en partenariat. D’ici à la fin de l’année 2010, nous devrions atteindre les 35 en nous appuyant largement sur des partenaires. Nous recherchons des passionnés de la marque proches de nos valeurs culturelles. Mais en même temps, nous souhaitons nous allier à des professionnels de la distribution capables d’ouvrir plusieurs points de vente. Plus largement, depuis le siège de la filiale basée à Hossegor (40), c’est au niveau européen que nous souhaitons avancer. Fin 2007, nous aurons 60 unités sous enseigne, fin 2010 nous serons 100. Et cet objectif tient aussi pour le chiffre d’affaires. Aujourd’hui nos ventes au global représentent 100 millions d’euros (dont 40 réalisés en France), nous devons les faire progresser de 15 % par an.

      Des objectifs ambitieux qui s’appuient sur vos partenaires – ceux en place et ceux que vous allez recruter – comment comptez-vous les aider à devenir plus performants ?
      Depuis décembre nous mettons en place un nouveau logiciel (Timeless) dans nos unités afin d’être en lien direct avec nos magasins. En temps réel, nous allons pouvoir faire des propositions de réassort et fournir des statistiques très précises sur les ventes. Ce qui va nous permettre d’affiner nos collections, mais aussi d’aider nos partenaires dans les achats. Mais attention : ils restent des commerçants indépendants. Nous les conseillons, mais ce sont eux les décideurs. Entre le mois de juillet et la fin de l’année, nous allons équiper nos succursales ainsi que les partenaires volontaires. Ils comprennent très bien l’enjeu d’une telle opération. Financièrement, nous allons les aider via une proposition sous forme de package, et les frais supplémentaires seront vite amortis. Puis, pour ceux qui rejoindront le réseau par la suite, ce système sera obligatoire de façon contractuelle. Derrière tout cela, il y a aussi, bien entendu, tout ce qui concerne la gestion des fichiers clients. Mieux les connaître nous offre des possibilités pour affiner nos plans d’actions et nos plans de communication.

      Vos magasins deviennent d’ailleurs des vitrines pour la marque, quelles sont les nouveautés que vous allez apporter au niveau du concept ? Allez-vous explorer d’autres pistes afin de pousser votre communication ?
      Nos magasins sont en perpétuelle évolution, nous introduisons sans cesse des nouveautés comme la diffusion d’odeurs ou des écrans géants. En ce moment, nous réfléchissons avec la direction australienne afin de mettre en place un concept au niveau international pour conforter notre image et créer une homogénéité. Cela dit, il nous faut garder une certaine personnalité au niveau local. Un magasin de ville ne peut pas ressembler à un magasin de bord de mer qui, lui-même, doit être différent d’une unité de montagne.
      De plus, ces derniers temps, des industriels sont venus nous trouver afin de monter des partenariats, ce qui nous a permis de nous adresser à une clientèle plus large. Il y a la sortie récente de la voiture (Clio-Renault), il y a aussi un téléphone portable (Sony Ericsson). D’ailleurs, sur ce sujet, vu l’engouement que cela suscite auprès de notre clientèle qui est assez jeune et donc férue de nouvelles technologies, nous sommes en train de monter une division technique qui devra étudier et proposer des projets dans cette optique. Basée à Hossegor, elle sera le laboratoire au niveau mondial.