Notre objectif est de réaliser six à huit ouvertures par an, afin de regrouper une cinquantaine de centres en France à l’horizon 2028.
Votre réseau spécialisé dans la rénovation de jantes en aluminium s’est lancé en franchise en 2022 : où en est son développement à ce jour ?
Jantes Alu Services compte à ce jour 27 ateliers : 14 en franchise et 13 en propre. Sur l’année 2025, nous avons déjà réalisé deux ouvertures à Mougins (près de Cannes) et à Chartres, et deux autres sont prévues à Pau et au Plessis-Trévise, en Ile-de-France. Nous avons aussi un projet bien avancé sur Marseille, et trois autres dossiers sont dans les tuyaux.
Quels sont selon vous les atouts de votre enseigne sur le marché de la réparation automobile ?
Quand nous nous sommes lancés en 2010, la rénovation de jantes en aluminium n’était pas connue alors qu’aujourd’hui, elle le devient de plus en plus, parce qu’elle fait partie du processus de rénovation des véhicules. Il y a dix ans, il y avait 40 % de jantes aluminium et 60 % d’enjoliveurs, alors qu’aujourd’hui, on est à peu près à 90 % de jantes alu. Donc notre marché devient de plus en plus important, notamment parce que le mode de consommation a changé chez les particuliers. Aujourd’hui, on est plus souvent en leasing qu’en achat donc, quand il faut restituer la voiture, se pose le problème du coût de sa remise en état.
De ce fait, la part des particuliers dans notre clientèle est grandissante : elle représente environ 25 %, contre 75 % de professionnels. Mais sur ces deux dernières années, la part des particuliers a été multipliée par deux, car ils ont pris conscience qu’effectivement, les jantes pouvaient se réparer et non plus se remplacer.
Notre clientèle professionnelle comporte une grande majorité de concessionnaires, d’agents, de carrossiers, en un mot d’acteurs du monde de la distribution automobile, ainsi que quelques centres de reconditionnement.
Jantes Alu Services est un concept hyperspécialisé mais l’activité que nous exerçons est une activité hybride, qui demande des compétences dans différents métiers : il faut être soudeur, peintre industriel, tourneur-fraiseur, peintre en carrosserie. C’est pourquoi il est très compliqué d’intégrer une activité remanufacture de jantes chez un carrossier classique. Donc nous n’avons pas de concurrent en réseau, seulement de la concurrence hybride dans chaque département.
La prestation que l’on vend le plus, c’est la réparation de jantes bi-ton, avec au préalable une vérification structurelle pour déceler s’il y a des fissures ou une déformation de la jante. Dans ce cas, on ne va pas plus loin si la réparation n’est pas réalisée. Une fois la réparation réalisée, on transfère la jante dans la partie cosmétique : on va la décaper chimiquement, la grenailler, appliquer la couleur de base, la tourner au tour numérique et la vernir en thermolaquage. Puis on remonte le pneu, on équilibre la roue et on la remonte sur le véhicule. Pour un professionnel, nous facturons cette prestation aux alentours de 140 € hors taxes et notre credo, c’est de réussir à rénover ces jantes-là en 48 heures.
Quelles sont vos perspectives de développement dans les années à venir ?
Notre objectif est de réaliser six à huit ouvertures par an, afin de regrouper une cinquantaine de centres en France à l’horizon 2028. Nous allons aussi aborder le marché allemand, où un premier atelier devrait voir le jour début 2026 avec un partenaire franchisé Jantes Alu Services, qui a ouvert en 2022 son premier point de vente à Pont-à-Mousson, entre Metz et Nancy.
Dans un premier temps, nous avons cherché à nous implanter aux quatre coins de la France, afin de pouvoir signer des partenariats nationaux avec des concessionnaires et des réseaux d’experts en assurances. Aujourd’hui, nous voulons compléter notre maillage du territoire, par exemple dans l’Est, à Strasbourg et Mulhouse, où nous n’avons pas encore d’atelier. Ou encore dans le Sud-est, sur toute la zone qui va de Marseille à Perpignan.
Nous sommes capables d’adapter l’atelier en fonction de la taille du secteur géographique, qui ne s’arrête pas à une ville : cela peut être soit un département, soit une zone plus restreinte. Nos critères d’implantation reposent sur le nombre de foyers et le nombre de concessionnaires, mais aussi sur la présence de certaines concessions qui représentent aujourd’hui une grande part de notre clientèle, comme par exemple le groupe Stellantis, BMW, Mercedes, Volkswagen et Audi.
Quelles compétences, quelles qualités recherchez-vous chez vos futurs franchisés ?
Un franchisé Jantes Alu Services doit principalement avoir deux casquettes : d’une part, être en capacité de manager son atelier et son équipe, et d’autre part, avoir des appétences à la technique. En effet, il faut qu’il soit capable de suppléer ses techniciens, donc il faut qu’il ait les compétences pour intervenir techniquement dans un atelier et gérer son équipe.
En dehors de ces deux aspects, il faut aussi que ça puisse matcher entre nous et eux, afin de pouvoir établir un vrai partenariat. Si humainement, la relation fonctionne, on va ensuite vérifier si techniquement, on va pouvoir amener le candidat là où l’on veut, et le former à notre métier hybride, qui nécessite plusieurs compétences. Enfin, on va s’assurer qu’il a la capacité financière de monter le projet.
Justement, quel est l’investissement à prévoir pour ouvrir son atelier ?
L’investissement matériel nécessaire, hors travaux, représente 300 à 500 000 € selon la taille du centre, qui peut aller de 400 à 1 400 m², dont 250 à 400 m² pour l’atelier de production. À elle seule, la zone de peinture nécessite 150 m² pour installer la totalité des machines (cabine poudre, cabine liquide, tunnel de cuisson, convoyeur). Au-delà, tous les m² supplémentaires vont servir au stockage véhicule qui est un point stratégique pour nous, parce que plus on a de ponts ou d’espace de stockage, plus on peut accueillir de véhicules.
Le plus souvent, un franchisé Jantes Alu Services démarre son activité avec deux ou trois techniciens en atelier, un ou une assistant(e) et un commercial ramasseur. Le rôle de ce dernier est de promouvoir la marque auprès des concessionnaires et de les convaincre de leur prendre des jantes et de leur restituer. Ainsi, on crée des tournées de ramassage avec une récurrence, en s’engageant à restituer les jantes dans les 48h.
Aujourd’hui, environ 65 % de notre chiffre d’affaires provient du ramassage, 20 à 25 % des particuliers qui déposent leur voiture dans nos centres et le reste, des professionnels qui déposent le véhicule. L’idée, c’est de faciliter la vie de nos clients professionnels, qui n’ont pas besoin d’immobiliser un employé pour faire de la livraison et de la restitution.
Un axe de développement auquel nous sommes en train de réfléchir serait d’intervenir sur site, avec un camion-atelier, dans les zones où l’on sait qu’on aura du mal à implanter un atelier, car l’investissement serait trop élevé par rapport au potentiel de la zone. Mais sans jamais remettre en cause la notion technique : même avec cette unité mobile, nous réaliserons au préalable un contrôle structurel avec démontage de la jante, contrairement à nos concurrents, qui repeignent directement sur le véhicule.
De quelle manière accompagnez-vous vos nouveaux franchisés au démarrage ?
Nous leur délivrons une formation initiale de quatre semaines, dont une semaine d’observation dans un de nos ateliers et trois autres semaines dans leur futur centre. L’objectif est de former chacun, c’est-à-dire le franchisé et ses techniciens, à une mission dans l’atelier, pour que ce dernier puisse fonctionner. Au terme de ce mois de formation, nous les accompagnons une à deux fois par semaine, afin de rendre polyvalentes les personnes qui ont été formées à un poste.