Tout en continuant l’extension de leur réseau, les franchises de l’univers de la beauté (parfumeries et instituts) offrent de nombreuses opportunités de reprises d’activité pour cause, notamment, de départ en retraite de franchisées.
« L’Hexagone compte 14 000 instituts de beauté, recense Jean-Christophe David, PDG de l’enseigne BodyMinute, qui sont fréquentés par 10 % des femmes françaises. » Parmi ces établissements, on estime que 10 à 15 % d’entre eux sont intégrés dans des réseaux de franchise. Additionnés avec les salons de coiffure également organisés en franchise, ces enseignes du secteur de la beauté seraient un peu plus de 130 à opérer sur le territoire, selon la Fédération française de la franchise, pour un chiffre d’affaires de tout juste 2 milliards d’euros (données 2023).
BodyMinute, ou comment séduire les jeunes consommatrices
Derrière l’indétrônable Yves Rocher (660 adresses en France), l’enseigne BodyMinute affiche au compteur près de 500 implantations, dont 90 % d’entre elles sont tenues par des franchisées. « Avant notre lancement, en 1998, les instituts de beauté en France étaient majoritairement fréquentés par les femmes plutôt âgées. Notre stratégie, en guise de contre-pied, a consisté à nous adresser aux jeunes femmes, en faisant baisser les prix des prestations et en proposant des formules d’abonnements. Tout de suite notre concept a plu, appuyé par une identité visuelle moderne et colorée », se rappelle Jean-Christophe David. Trois grandes familles de prestations sont proposées par le réseau : les massages (avec notamment une offre « anti-stress » à 19,90 euros), l’épilation (visage, corps, maillots…) et les soins pour le visage. « Chaque année, dans nos près de 2 500 cabines, nous délivrons, pour nos clientes, environ 3,5 millions de services », précise le PDG de BodyMinute.
Sur le plan du développement, la marque-enseigne, qui déploie ses instituts aussi bien en centre-ville qu’en centre commercial sur des formats compris entre 50 et 100 m², vise, cette année, une vingtaine d’ouvertures d’unités en franchise. Surtout, elle est en phase active de reprise concernant plus de 120 de points de vente franchisés. « Nous avons des opportunités de reprise partout en France, appuie Jean-Christophe David. Nous accueillons aussi bien des femmes issues du monde de l’esthétique, soit la moitié de nos recrues, que des femmes en reconversion. Avant de lancer leur institut (il faut prévoir un apport personnel d’environ 30 000 euros), ces novices suivent une formation de trois mois dans notre école. » Et peuvent tabler sur un chiffre d’affaires annuel d’environ 250 000 euros (HT). Chez BodyMinute, le soutien de ses franchisées n’est pas un vain mot. La preuve : outre les campagnes de promotion qu’elle adresse au niveau local, l’enseigne consacre, chaque année, entre 2 et 3 millions d’euros à sa publicité nationale.
Beauty Success veut accélérer avec ses instituts

En plus d’un plan soutenu en matière de croissance externe (rachats des réseaux Esthetic Center et Citron Vert), Beauty Success table sur l’ouverture, cette année, de 5 à 10 nouvelles adresses (premier concept parfumerie et institut), avec un apport personnel d’environ 150 000 euros. « Aussi, nous devons relever, avec nombre de nos franchisées, le défi de la deuxième génération, fait savoir Anne-France Kunz. Des opportunités de reprises d’activité seront ainsi offertes cette année à de nombreuses futures entrepreneures. » S’agissant du concept Beauty Success L’Institut (un apport personnel de 60 000 euros est requis, pour un CA moyen annuel par établissement de 250 000 euros), « son développement, en termes de créations d’établissements, sera plus important, reprend la directrice de la franchise de l’enseigne. En 2025, nous visons une quinzaine de nouvelles adresses. » Pour ses deux modèles, le réseau Beauty Success vise les centres-villes, les zones commerciales et les centres commerciaux. « Tout est envisageable, précise sa directrice de la franchise. En termes d’implantions, nous savons nous adapter aux besoins de nos futurs affiliées. » Quant aux profils de franchisées qui le rejoignent, il peut s’agir d’esthéticiennes qui veulent embrasser une carrière d’entrepreneure, également d’investisseurs, ou bien de franchisées déjà actives (dans la bijouterie ou la chocolaterie par exemple) désireuses de diversifier leur activité. « Notre secteur de la parfumerie et des soins fait preuve d’une bonne résilience depuis plusieurs années, conclut Anne-France Kunz. Contrairement à des univers comme l’habillement ou la chaussure, son chiffre d’affaires est stable. Les Françaises continuent à se faire plaisir. Et n’oublions pas que la parfumerie est le premier accès au luxe dans la distribution. »
En 2025, L’Onglerie vise une douzaine d’ouvertures

Instituts : la concurrence accrue des soins à domicile
Le marché de l’esthétique en France voit son équilibre se modifier sous l’effet d’une concurrence accrue de l’esthétique à domicile. D’après la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté, le secteur, évalué à plus de 6 milliards d’euros, connaît des dynamiques contrastées entre instituts de beauté et services à domicile. Les instituts de beauté représentent encore 53 % du marché, soit environ 3,6 milliards d’euros. Cependant, leur nombre a reculé de 2 % en 2024 par rapport à 2023, signalant une contraction de l’offre physique. Malgré tout, les clients restent fidèles, avec un panier moyen atteignant 75 euros en 2024.
