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      Spécialités alimentaires : le haut de gamme, sinon rien ?

      Actu secteurs
      11 février 2009

      Parmi la multitude d’enseignes proposant des spécialités alimentaires, peu ont vraiment réussi à développer un réseau conséquent. Positionnement haut de gamme et emplacement numéro un sont les conditions minimales du succès.

      Le secteur des spécialités alimentaires connaît depuis longtemps un foisonnement de concepts aussi divers que ceux dédiés au foie gras, à l’épicerie fine, au miel et à ses dérivés ou aux produits exotiques, qu’ils soient originaires d’un pays ou d’une région particuliers.

      Mais malgré des concepts originaux, beaucoup d’entre eux ont disparu. D’autres, comme Jardins de Méditerranée, Comptoir du Saumon ou encore Le Piment Bleu, n’ont pas connu le développement espéré. Les causes en sont diverses : manque de réels moyens de développement mais aussi difficulté à trouver le bon modèle économique.

      Même les chaînes proposant des spécialités du Sud-Ouest (Comtesse du Barry, Ducs de Gascogne et plus récemment Valette et Domaine de Lintillac), qui ont prospéré pendant longtemps, font aujourd’hui moins recette. La nature des produits proposés, qu’on trouve désormais partout, en particulier en grande distribution, la concurrence grandissante d’Internet, ainsi que les préoccupations croissantes des consommateurs pour la diététique, sont autant de facteurs qui ont pesé en ce sens. Après trois années de suspension de son développement Comtesse du Barry ne désespère toutefois pas de le reprendre en 2009 sur la base d’un nouveau concept appliqué désormais dans 5 magasins et proposant une offre élargie (vin, huiles, etc.).

      Spécialisé dans le café, le thé, le chocolat et les cadeaux gourmands, Coffea effectue, après des années de turbulence, un retour sur le marché. Quant au Palais des Thés, il poursuit son expansion parallèle, dans l’Hexagone et à l’international. Enfin Le Comptoir Irlandais (41 unités dont 20 en concession), qui propose des produits textiles ou alimentaires provenant de la grande île verte, a fait, depuis sa création en 1987, la démonstration de la pertinence de son concept. Mais sa croissance demeure modérée : entre 2 et 4 ouvertures par an.

      Surfant sur la hausse la consommation dans l’Hexagone, le seul créneau qui s’est réellement développé
      au cours de la dernière décennie est celui de l’huile d’olive et des produits du pourtour de la Méditerranée. Oliviers & Co aligne une trentaine de boutiques dans l’Hexagone. A L’Olivier, Oil & Vinegar, l’italien Olio e Farina, ou encore le concept d’origine allemande Vom Fass moins d’une dizaine chacun. Proposant des produits de qualité ainsi qu’une offre complémentaire (vinaigres aux fruits, épices, condiments, cosmétiques à base d’huile, livres de cuisine ou arts de la table), ces boutiques ont trouvé leur place au cœur des grandes métropoles.

      Leurs points de vente, situés en emplacement numéro 1 dans les rues alimentaires
      ou dans les centres commerciaux de prestige, reflètent leur positionnement haut-de-gamme : agencés avec des matériaux de standing, ils ont pour fonction de mettre en valeur les produits en récréant une atmosphère et un charme particulier. Cela a évidemment tendance à faire monter le niveau d’investissement et limite par nature leurs perspectives de développement.

      Les places disponibles sont donc rares : dans les agglomérations non encore pourvues d’un point de vente, ou dans les secteurs qui se libèrent à l’occasion d’une sortie de réseau (départ en retraite, fin de contrat, etc.). Mais peut-être la conjoncture économique, et le retournement de tendance dans l’immobilier commercial, en abaissant le coût d’entrée dans les cœurs de ville, permettra-t-il à certaines chaînes de prendre un nouvel élan.

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