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      Devenir franchiseur : la méthode à suivre

      Tribune publiée le 11 octobre 2010 par Nicolas NADAL
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      Tout en s’assurant qu’il satisfait aux fondamentaux de la franchise, le franchiseur en germe devra réfléchir à l’incidence de ce projet sur son activité quotidienne et en anticiper les contraintes.

      Premier objectif de tout nouveau franchiseur : mettre en cohérence la gestion de son « métier premier » avec le développement d’un réseau.

      Le « métier premier », tout d’abord : il s’agit de l’activité historique du franchiseur en germe, celle qui a permis son développement et sur laquelle il appuie le savoir-faire dont il envisage de transmettre la teneur aux membres de son futur réseau.

      Le « métier premier » est, pour le franchiseur en germe, un élément crucial sur le plan affectif, organisationnel et financier dans la mesure où :
      – il constitue, jusqu’au projet de développement en franchise, la cause et l’illustration de la réussite du franchiseur en germe ;
      – il cristallise, jusqu’alors, les moyens humains, managériaux et financiers sur la base d’une organisation et d’un vocabulaire qui ne sont, pour partie, pas ceux de la franchise, voire qui sont incompatibles avec celle-ci par exemple au titre de la fixation des prix ou de l’indépendance des franchisés ;
      – il est généralement, lors du lancement du projet, la source du financement du développement en franchise.

      Le franchiseur en germe doit alors préserver ce « métier premier » tout à la fois pour les causes sus-évoquées mais également parce que, dans le cadre de la franchise, le savoir-faire doit être entretenu, le métier premier étant le creuset de ce savoir-faire.

      Pour autant, le franchiseur devra également veiller à mettre en cohérence ce métier premier avec un développement en franchise, ce qui impose notamment de :
      – ne plus développer que des normes, supports de communication, aménagements (…) qui seront transmissibles à un réseau d’indépendants ;
      – procéssualiser la conception, les tests, la formalisation et la transmission des normes ;
      – familiariser les équipes en place avec le développement en franchise et ses incidences à l’égard de chaque service (communication, achat, comptabilité …).

      Outre la mise en cohérence de la gestion du « métier premier » avec le développement d’un réseau, le franchiseur en herbe devra également veiller à la mise en cohérence de ses différentes « lignes de temps ».

      Une « ligne de temps » est, pour un objet particulier, le déroulement chronologique des évènements qui y sont relatifs. A titre d’illustration, la ligne de temps de l’ouverture d’un nouveau magasin franchisé pourrait être celle-ci :

      1 / Signature du contrat de franchise
      2 / Formation initiale
      3 / Aménagements des locaux
      4 / Livraison du stock
      5 / Ouverture

      Pour optimiser son temps et ses moyens, le franchiseur en germe doit identifier les principales lignes de temps relatives à son activité, tant au titre du métier premier que du développement de réseau.

      Il doit ensuite les mettre en cohérence les unes avec les autres pour qu’une même action agisse concomitamment sur plusieurs lignes de temps. Pour un exemple simple, il est préférable de faire coïncider les formations initiales de plusieurs franchisés : dans ce cas, le franchiseur coordonne un même évènement (la formation initiale) situé sur des lignes de temps différentes (ouverture de plusieurs magasins franchisés).
      La bonne utilisation des lignes de temps permet d’éviter, de façon anticipative, les doublons et déperditions.

      En conclusion, et si les raisons d’un développement en franchise peuvent diverger d’une tête de réseau à l’autre, la rigueur et la méthodologie du franchiseur en herbe dans la préparation de son projet le préserveront de bien des écueils.

      Lire aussi l’autre article de Nicolas Nadal : Devenir franchiseur, les obligations