Fermer
Secteurs / Activités

      Comment évaluer la rentabilité de sa future franchise ?

      Tribune publiée le 20 décembre 2019 par Julien SIOUFFI
      En savoir plus sur l'auteur

      « Calculer la rentabilité de sa future franchise est une étape indispensable dans la préparation de son projet », explique l’auteur, expert digital et franchise, qui délivre ses conseils aux candidats.

      Julien Siouffi, Directeur général associé et porte-parole de Franchise Marketing FactoryPar Julien Siouffi, Directeur Général Associé et porte-parole de Franchise Marketing Factory

      Calculer la rentabilité de sa future franchise est une étape indispensable dans la préparation de son projet. Il s’agit souvent d’obtenir un financement bancaire, et donc de préparer le prévisionnel et le business plan, mais aussi, bien avant cette étape, d’évaluer son revenu futur afin de veiller à ce qu’il corresponde à ses attentes.

      Le point de départ : l’apport personnel

      La rentabilité d’une franchise dépend de l’investissement initial et des perspectives de revenus qui en découlent. L’investissement initial dans une franchise, c’est l’apport personnel du franchisé, qui représente en moyenne 35 % de l’investissement total. Par exemple, pour un concept nécessitant 120 000 euros d’investissement, l’apport personnel demandé par les banques est de 42 000 euros.

      Il s’agit donc de calculer quel sera le retour sur investissement des 42 000 euros injectés dans l’affaire à son lancement.

      Les 3 types de revenus

      En tant qu’entrepreneur, le franchisé peut attendre 3 types de revenus de sa future activité :

      • le revenu direct : le salaire que le franchisé va s’octroyer, ainsi que les dividendes qu’il va se verser.
      • le revenu indirect : il s’agit des plans d’épargne dans son entreprise, de cotisation retraite ou d’avantages en nature.
      • la capitalisation, c’est à dire la valeur de revente de son entreprise.

      Dans ses nouvelles fonctions de dirigeant actionnaire, le franchisé dispose de nombreuses possibilités pour percevoir son revenu, qu’il arbitre lui-même en tant que dirigeant.

      La capitalisation

      Dans le cas d’une revente de son entreprise, qu’il est intéressant d’observer pour un calcul de rentabilité, le franchisé se constitue dans la plupart des cas un patrimoine professionnel. Il existe des ratios de valorisation permettant d’évaluer la valeur d’une entreprise à partir de son chiffre d’affaires ou de son EBE. Dans certains secteurs, comme la restauration et la coiffure, ces ratios de valorisation sont normés et reconnus, et disponibles sur de nombreux sites. Un expert-comptable fournira à défaut une évaluation de la valorisation à la revente.

      Pour évaluer le montant de son enrichissement annuel, il suffit au franchisé d’effectuer le calcul suivant : il mesure la valeur totale à la revente de son unité franchisée en année 7, puis divise par 7 ce montant de revente afin d’en obtenir une évaluation annuelle.

      A0 = R3

      Un second calcul permet de poser une limite basse à la rentabilité du projet. Deux données sont nécessaires : l’apport personnel, appelé A0 car il correspond à l’apport de l’année précédant l’ouverture, ainsi que le revenu de la troisième année d’activité, appelé R3. Ce revenu R3 se compose de trois éléments : revenus directs, indirects, et évaluation annuelle de la valeur du concept. Pour assurer la rentabilité du projet, l’apport en année zéro doit être au moins égal au revenu de l’année 3. On obtient ainsi l’équation suivante : A0 = R3

      En général, la valeur de l’investissement est au moins égale au revenu en année 3. Très souvent, les perspectives de revenus en année 3 dépassent l’investissement initial, et la franchise peut être considérée comme rentable. Si le revenu en année 3 est inférieur à l’apport personnel, alors le concept est peu attractif financièrement.

      La disponibilité des chiffres

      L’activité de franchiseur est une activité encadrée légalement, notamment par la loi Doubin qui régit les pratiques des réseaux de franchise. Cette loi sécurise les rapports économiques, juridiques et sociaux entre le franchiseur et le futur franchisé. Elle incite le franchiseur à beaucoup de prudence quant aux perspectives potentielles de rentabilité annoncées au franchisé. Ainsi, il est souvent délicat d’obtenir des chiffres précis de la part du franchiseur. Redoutant que le franchisé lui fasse porter la responsabilité de perspectives de rentabilité non tenues, ce dernier évitera de donner des projections de revenus trop détaillées. Le futur franchisé doit donc s’appuyer sur les bilans disponibles des franchisés pour réaliser ses calculs.

      Il est clair que dans un projet de franchise, la rentabilité n’est finalement souvent qu’un critère secondaire. C’est d’abord un coup de cœur pour un concept et pour l’équipe qui le porte. Mais il est nécessaire que le franchisé soit capable d’évaluer ses perspectives de revenus avant de s’engager dans l’aventure de la franchise : son choix n’en sera que plus éclairé.