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      Franchise : les risques de la télévision

      Tribune publiée le 18 mars 2010 par Jean-Pierre PAMIER
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      Alors que l’édition 2010 de Franchise Expo Paris a illustré la réussite de la formule, TF1 a choisi de noircir le tableau à une heure de grande écoute, partant du postulat que la franchise serait dangereuse pour les entrepreneurs. Une peinture très éloignée de la réalité.

      Le reportage sur la franchise diffusé par TF1 dans son journal de 20 heures, le mercredi 17 mars, a du surprendre plus d’un connaisseur.
      L’angle choisi peut se résumer ainsi : même si la franchise permet le développement de 1300 réseaux et compte plus de 50 000 franchisés en France, attention… « Il y a de plus en plus de franchiseurs escrocs ».
      La phrase est de Maître Charlotte Bellet, avocate au cabinet Meresse, qui défend actuellement un groupe de franchisés aux prises avec leur franchiseur. Mais le reporter de la première chaîne de télévision du pays a fait sienne cette opinion, pour le moins partielle et partiale, et a voulu démontrer que la franchise serait avant tout dangereuse pour les entrepreneurs.
      Car même si l’avocate interviewée a également déclaré que la franchise était « une bonne formule », même si quelques instants ont été consacrés à un franchiseur célèbre – Franck Provost- et à la satisfaction de ses franchisés réunis au siège pour une séquence de formation, l’essentiel du commentaire consistait à pointer du doigt « les risques de la franchise » en général. C’était d’ailleurs le titre du sujet.
      La franchise comporte des risques, c’est vrai. Comme toute création d’entreprise. Et il est toujours possible, bien sûr, de tomber sur de faux ou de mauvais franchiseurs qui ne respectent pas les règles du métier. De là à dire que la tendance est à la multiplication des « escroqueries », il y a un gouffre !
      Tous ceux qui connaissent un peu la question peuvent en témoigner : la franchise s’est professionnalisée depuis plusieurs dizaines d’années déjà. Et si des accidents peuvent encore survenir, elle en est la victime et non la cause.
      Il est vrai qu’à la faveur de la crise et de l’afflux de nouveaux franchisés potentiels, issus notamment du salariat, certains franchiseurs amateurs peuvent être tentés de se lancer sans avoir toutes les qualités pour le faire et qu’il convient donc, à tous ceux que la franchise intéresse, de se montrer sélectifs et de bien s’informer (ce qui n’est pas si difficile).
      Mais de là à jeter, de fait, le discrédit sur toute une profession – au moment même où elle vient de tenir son Salon annuel, qui atteste au contraire de son importance économique, de sa solidité et même de sa croissance -, comme le reporter a pu s’en rendre compte en venant sur place, la démarche est pour le moins partisane.
      Comme si la recherche du sensationnel et du drame l’emportait sur l’analyse. Comme si le sérieux et la compétence des médias étaient inversement proportionnels à leur taille et à leur puissance…