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      Qui est prêt à créer la première franchise solidaire ?

      Tribune publiée le 2 octobre 2013 par Serge MERESSE
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      Afin de « rééquilibrer le rapport de force » entre franchiseur et franchisés, l’auteur, défenseur exclusif des franchisés, expose sa vision de la « franchise solidaire » : « plus équilibrée et plus participative, moins brutale et plus franche ».

      La franchise solidaire est une variante de la franchise traditionnelle dans laquelle l’équité et la recherche d’un développement économique durable priment sur les inégalités et les rapports de force dictés par l’intérêt du seul franchiseur. Elle est plus équilibrée et plus participative, moins brutale et plus franche. Le franchiseur garde un rôle moteur mais il n’a pas tous les pouvoirs parce qu’il est associé aux franchisés dans l’entreprise commune réseau. Elle rééquilibre le rapport de force.

      « Mobiliser les hommes et les moyens au-delà d’eux-mêmes »

      La franchise solidaire repose sur l’équité qui permet de mobiliser les hommes et les moyens au-delà d’eux-mêmes. Elle crée une chaîne de solidarité opérationnelle qui démultiplie l’efficacité et la réactivité parce que chacun a conscience de la plus-value qu’il apporte au réseau et de celle que le réseau lui apporte. Le franchiseur assume les investissements liés à la création, l’expérimentation et la mise en place du concept et chaque franchisé ceux de sa mise en œuvre localement. Les coûts et charges du réseau imputables aux franchisés sont transparents. Les décisions stratégiques et opérationnelles qui concernent le réseau sont prises en commun. Les droits et obligations du franchiseur et des franchisés sont équilibrées et justifiés. Les avantages négociés auprès des fournisseurs sont équitablement partagés entre les magasins et le franchiseur. Une commission de médiation composée du franchiseur et de franchisés essaie de résoudre les conflits. Les exclusions sont prononcées par le franchiseur après avis consultatif d’une commission de franchisés. Tout changement capitalistique chez le franchiseur doit recevoir l’aval des franchisés. Les franchisés peuvent être actionnaires du franchiseur.

      « Une logique de rentabilité partagée entre le franchiseur et les franchisés »

      La franchise solidaire repose sur un développement durable où les investissements et les coûts d’exploitation s’inscrivent dans une logique de rentabilité partagée entre le franchiseur et les franchisés. Les chiffres d’affaires prévisionnels sont justifiés par des études de marché sérieuses et objectives. Les comptes d’exploitation prévisionnels reposent sur des données justes et sont travaillés en commun pour s’assurer de la faisabilité du projet. La durée du contrat permet d’amortir les investissements et les coûts sont fixés pour sa durée, toute modification devant être justifiée et approuvée par le réseau. Les sorties du réseau avec préavis sont libres car la durabilité ne s’impose pas mais se gagne par l’intérêt de rester dans le réseau. Les décisions opérationnelles sont prises en commission par les franchisés et le franchiseur. Les franchisés aguerris aident les nouveaux dans la mise en place de leur projet ou les autres franchisés qui rencontrent des difficultés. Il n’y a pas de clause de non concurrence post-contractuelle et le sortant est libre de s’affilier à un autre réseau mais en contrepartie il s’interdit d’utiliser le savoir-faire acquis et consent un droit de préemption au franchiseur ou aux autres franchisés, à prix et conditions égales en cas de cession de son entreprise pendant le contrat et 3 ans après, selon des modalités non spoliatrice de valeur. Les comptes sociaux du franchiseur et des franchisés sont analysés chaque année. Le projet commun est de retirer des profits mesurés pour assurer la pérennité de chacun et celle du réseau. Une association des franchisés est instituée pour participer à la vie du réseau.

      Qui est prêt à créer la première franchise solidaire ?