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      Laurent Thevenoux, Directeur Franchise et Prescriptions du Groupe Société Générale : « La franchise est un superbe outil de reconversion : elle vous permet d’accéder au savoir-faire du franchiseur et à des formations pour changer de métier. »

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      Laurent Thevenoux, bonjour, vous êtes directeur franchise et prescription du groupe Société Générale. Tout d’abord, merci d’avoir accepté notre invitation.

      Bonjour Vincent, ravi d’être parmi vous.

      Est-ce que vous pouvez nous présenter le pôle franchise du groupe Société Générale et son rôle dans le monde de la franchise, à la fois auprès des franchiseurs et auprès des franchisés ?

      Bien sûr. Alors, notre pôle a été créé en janvier 2023 suite à la fusion du Crédit Nord et la Société Générale. C’est aujourd’hui une direction qui appartient dans l’organisation au marché professionnel. C’est vraiment le reflet de la volonté de notre groupe d’être présent sur la franchise et développer ce marché.

      Alors, son rôle, je dirais que c’est de soutenir vraiment les franchiseurs dans leur développement, mais aussi faciliter l’accompagnement des franchisés dans le réseau. Concrètement, pour nos franchiseurs, pour nous, ça va être d’identifier les réseaux qui ont une solidité financière, qui sont bien implantés dans le marché, qui sont fiables, qui sont rentables. C’est fournir, bien sûr, une veille à notre groupe sur ce marché. Apporter, et ça c’est très important, l’expertise des enseignes à nos conseillers, pour qu’ils puissent être à l’aise quand ils ont des dossiers à monter. Négocier des accords cadres. Quand je dis accords cadres, on va dire des avantages privilégiés sur certaines enseignes pour qu’elles puissent se développer.

      Et puis, je trouve le rôle qui est le plus important, c’est qu’on va vraiment être l’interlocuteur unique pour le franchiseur. Pour tout notre groupe, pour les plus de 2 300 agences où des dossiers sont réalisés pour une enseigne, c’est important qu’il y ait un seul interlocuteur. Et ça, c’est vraiment le rôle de notre pôle. Au niveau des franchisés, c’est faciliter l’accès, bien sûr, au crédit grâce à la connaissance des enseignes. Un dossier qui est monté dans une agence, souvent notre conseiller ne connaît pas tout sur le concept. Et c’est notre rôle de tout apporter pour faciliter l’octroi de ces dossiers.

      C’est aussi apporter de la formation à nos conseillers bancaires, pour qu’ils soient à l’aise, qu’ils comprennent bien, par exemple, que la franchise, c’est un véritable outil de reconversion.

      Et puis, dernier rôle qui est normal, c’est animer tout ce marché, le piloter, pour qu’on puisse profiter, l’objectif étant de faire un maximum d’outils de conquête de nouveaux clients.

      Et quels sont, selon vous, les avantages de créer son entreprise en franchise, et également les inconvénients ?

      Alors la franchise, moi je dirais que c’est vraiment un facilitateur de confiance pour la banque, mais aussi pour le candidat. Pourquoi ? Parce qu’il y a vraiment de nombreux avantages. Je vais vous citer les principaux qui me viennent à l’esprit.

      Le premier, c’est qu’un franchiseur, il a déjà des points de vente. Il a des pilotes, c’est-à-dire des points de vente qui existent depuis plusieurs années, qui ont prouvé qu’ils étaient rentables, duplicables et viables.

      On a aussi la notoriété de l’enseigne qui est importante. C’est l’image, quelque part, qu’apporte une enseigne, ça tout de suite, ça sécurise un consommateur, il va être à la recherche d’une enseigne.
      On va trouver aussi un des avantages qui est vraiment l’ADN pour moi de la franchise, c’est l’accompagnement. C’est-à-dire qu’on a en amont, pendant, ou après, ou même pendant toute la durée d’un contrat, on a l’accompagnement des enseignes et ça, c’est vraiment une véritable force.

      On peut trouver encore un autre avantage, on n’y pense pas souvent, mais l’activité clé en main. Quand vous signez avec une enseigne, quelque part, vous n’allez pas avoir à réfléchir sur vos fournisseurs, vous n’allez pas à construire votre site, vous n’allez pas réfléchir quelle clientèle vous allez cibler, quel prix vous allez faire. Tout ça a été déjà prévu pour le franchiseur et ça vous fait gagner beaucoup de temps et ça évite des erreurs.

      Et puis, ça c’est les statistiques qui parlent, une création sous-enseigne, elle est moins risquée. Tous ces avantages, ça porte ses prix, il y a quand même moins de défauts à l’arrivée et ça s’est prouvé.

      Un autre avantage, et qui est peut-être un peu moins connu, c’est le cadre juridique qui existe, la loi d’Ubain, qui oblige nos franchiseurs à avoir un document d’information précontractuelle.

      Ce document, je dirais que c’est un peu la carte d’entité de nos franchiseurs. C’est-à-dire qu’on va trouver dedans le bilan de la maison mère, et donc ça permet de savoir si on a affaire à une enseigne qui se porte bien ou pas. On va trouver la liste de son réseau.

      Alors, on n’a pas le même regard quand vous avez 5 points de vente ou quand vous en avez 1000, forcément. Mais on va trouver un élément très intéressant pour un candidat, le nombre d’entrants dans ce réseau et le nombre de sortants, avec la raison pourquoi le candidat est sorti. Alors, vous comprenez bien, quand vous trouvez un réseau où il y a une dizaine de liquidations judiciaires, on peut tout de suite s’interroger sur la rentabilité de ce réseau.

      Donc, c’est très intéressant, si vous êtes intéressé par la franchise, de toujours bien regarder ce document d’information précontractuelle. Ça, c’est tous les avantages. Si on parle des inconvénients, j’en vois trois.

      Le coût supplémentaire, ça, c’est inévitable. Vous allez payer des frais d’entrée pour accéder à une enseigne. Ces frais d’entrée, ça comprend quoi, quelque part ? Ça comprend l’information et la transmission du savoir-faire.

      Ça a un coût, mais ça vous permet aussi de créer votre entreprise en toute sécurité. Mais ça fait partie, effectivement, des inconvénients. Le coût sera forcément supplémentaire.

      Deuxième inconvénient que je vois aussi, c’est que vous êtes indépendant, vous avez votre propre personne morale, mais vous êtes soumis à un contrat du franchiseur, un contrat de franchise, qui vous oblige forcément à des achats chez lui, et puis à respecter l’ensemble du concept pour pouvoir rester dans ce réseau. Alors, vous avez certaines personnes qui seraient peut-être un peu trop créatives, etc., et qui peuvent être tout de suite mal à l’aise, le fait d’appliquer systématiquement des règles. Et donc, il faut bien avoir conscience de cet inconvénient quand vous rentrez dans un réseau.

      Et le dernier, qui peut être à la fois aussi un inconvénient et un avantage, c’est que vous rentrez dans une communauté, la communauté défranchisée de votre réseau. Donc, ça vous oblige à certaines règles et à un certain respect de l’ensemble de cette communauté défranchisée.

      Quand on est en reconversion professionnelle, pourquoi choisir la franchise ?

      Alors, la franchise, c’est un superbe outil de reconversion.
      Elle vous permet, je viens de le citer, quand on parle de droit d’entrée, elle vous permet d’accéder à un savoir-faire, à des formations. Ça vous permet complètement de changer de métier, d’avoir la transmission de ce savoir-faire défranchisé, ça vous permet d’accéder à des métiers que vous aviez envie et en toute sécurité. D’ailleurs, quand on observe les dossiers, 80% de nos dossiers défranchis sont des candidats en reconversion.

      Donc, c’est vraiment l’outil de reconversion. Tout ça vous permet d’avoir une assistance au démarrage quand vous allez créer votre entreprise, vous allez avoir des supports qui seront opérationnels immédiatement, vous allez avoir un gain de temps avec tous ces outils. Quelque part, le fait d’être jamais seul, d’avoir cette formation, ce savoir-faire, fait que la franchise est vraiment l’outil idéal pour une reconversion professionnelle.

      Et pour finir, quels conseils pourriez-vous donner aux porteurs de projets en recherche de financement pour convaincre les banquiers ?

      Tout d’abord, je voudrais rappeler, comme je le citais en introduction, que les enseignes ont souvent des accords cadres avec les banques. Donc, n’hésitez pas à solliciter l’enseigne sur laquelle vous êtes en relation. Mais autrement, ce qui est important pour un banquier, c’est d’avoir un dossier qui soit clair et concis, et qui, à mon avis, doit comporter au moins trois critères d’appréciation qui sont importants.

      Le premier, ça va être l’adéquation homme-projet-enseigne. On doit trouver dans le dossier, à travers votre CV, vos compétences et l’expérience que vous avez réalisées. On doit aussi comprendre quelle est votre situation personnelle.

      Est-ce que c’est le bon moment pour réaliser ce projet ? Est-ce que vous en avez la capacité ? Et puis, on doit aussi sentir la motivation que vous avez à travailler avec tel enseigne. Pourquoi vous l’avez choisi ? Qu’est-ce qui vous motive dans cette enseigne ? Qu’est-ce qui fait que vous êtes en accord avec la stratégie de l’enseigne ? On doit trouver cette adéquation que vous avez avec l’enseigne que vous avez choisi.

      Deuxième critère qui me paraît important, c’est la viabilité économique.
      Tout ça, je le disais, votre franchiseur est derrière vous pour vous aider à bien valider la qualité de l’emplacement, que le concept est bien rentable, quelle clientèle vous allez avoir, quelle approche marketing vous allez avoir. Tout ça, l’avantage d’être en franchise, il va vous aider dans toute cette démarche.

      Et le troisième critère, c’est d’avoir un business plan qui soit solide et détaillé.
      On doit trouver un plan de financement qui exprime les besoins. Souvent, les deux besoins, ça va être le crédit, le moyen terme et le court terme. Pour le moyen terme, on va trouver, par exemple, tout ce qui est fonds de commerce, travaux, matériel.

      Tout ça, vous pourrez le financer. Mais en court terme, on doit trouver aussi les stocks que vous allez avoir besoin, la trésorerie que vous allez avoir besoin au départ. En général, d’ailleurs, c’est l’apport qui va couvrir ces besoins-là.

      Dans votre document, on doit ressentir que l’apport est bien adéquat à la réalisation. Entre parenthèses, je pourrais préciser qu’on est souvent entre 25 et 30 % d’ailleurs. Et puis, le troisième, c’est tout simplement prouver que vous avez bien, à travers un prévisionnel, la capacité à rembourser l’emprunt que vous sollicitez.

      Ça peut être intéressant d’évoquer les garanties que vous proposez. Je pense à des contre-garants comme BPI ou CIJ qui viendront assurer la projection de ce projet. Merci beaucoup, Laurent Thévenoud, pour tous ces précieux conseils.

      Je rappelle que vous êtes directeur franchise et prescription du groupe Société Générale et que vous serez présent notamment sur le Salon Franchise Expo Paris.