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      Les conséquences de la crise Covid sur le développement des réseaux

      Tribune publiée le 3 février 2021 par Jean-Paul ZEITLINE
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      Personne n’est sans savoir que la crise Covid est d’une ampleur économique inédite. La chute du PIB de 10 %, en raison des mesures de fermetures administratives prises pour contrer la pandémie, illustre cela. Les réseaux de franchise sont très impactés à la fois au niveau du volume d’activité des franchisés et dans une moindre mesure dans le recrutement de nouveaux franchisés.

      Jean-Paul Zeitline, Fondateur de Progressium, responsable du pôle Conseil

      Par Jean-Paul Zeitline, Fondateur de Progressium et responsable du pôle Conseil

      La continuité des activités conditionne les candidatures à la franchise

      Selon des chiffres de l’Observatoire de la Franchise, en 2020, le nombre de demandes d’informations transmises aux enseignes n’a pas baissé par rapport à l’année précédente. Ainsi, de manière globale, aucun désintérêt pour la franchise n’est à noter.

      Cependant, certains secteurs accusent un fléchissement de l’intérêt des candidats.

      A l’inverse certains secteurs sont très recherchés par les candidats.

      • Sans surprise, c’est le cas des franchises alimentaires et les franchises du secteur de la santé.
      • Les franchises de services, avec notamment le Service à la Personne, les services aux entreprises ou encore les services de l’habitat, bénéficient d’une augmentation des signatures de franchisés de l’ordre de 10 à 20 %.
      • D’une manière générale, les nouveaux concepts ont le vent en poupe (circuit court, localisme, éco-responsabilité, etc.) quand les «vieilles » enseignes sont à l’arrêt.

      Pour les franchiseurs, la crise Covid est source d’opportunités…

      L’augmentation conjoncturelle du volume de candidats est une opportunité pour les franchiseurs. La hausse du chômage provoque l’augmentation du nombre de candidatures. La franchise est une solution de reconversion pour toutes ces personnes venant de perdre ou de quitter leur emploi.

      La crise apporte aussi des opportunités immobilières. En effet, le nombre de locaux vacants est au plus haut. Par ailleurs, la renégociation des loyers est en marche sur les baux en cours. Les bailleurs n’auront pas le choix et vont aider au redémarrage du système. Mais la fenêtre de tir ne sera pas longue. Attention aux dépôts de bilans de bailleurs et à l’arrêt des projets en cours (centres commerciaux).

      Le turn-over en franchise va s’accentuer, avec le recul des franchises les plus mal en point. La crise va accélérer le changement d’enseigne notamment dans le retail.

      …mais aussi de menaces

      La hausse des candidatures est également une forme de menace. Arrivent des profils de candidats moins préparés, moins entreprenants. Le taux moyen de concrétisation va baisser.

      Suite à cette crise, l’attitude des banques est aussi une menace. Elles ont tendance à accorder de moins en moins de nouveaux crédits, voire plus du tout et ce jusqu’à nouvel ordre. La prudence est de mise quant aux nouveaux crédits accordés qui subiront probablement une hausse des taux. La possibilité de subir des défauts de remboursement de franchisés n’est pas pour rassurer les banquiers.

      L’impact de la crise Covid sur le développement des réseaux de franchise est moins sévère que sur l’activité principale. La franchise reste très attractive pour les candidats et certainement une solution de rebond, notamment pour ceux touchés par le chômage. Les commerçants en réseau s’en sortent mieux que ceux isolés, cela s’observe d’autant plus avec la crise. Beaucoup de réseaux ont ainsi maintenu leur rythme de développement, notamment les franchises de services et les concepts novateurs. Les secteurs les plus impactés peuvent rebondir s’ils sont capables de trouver les solutions pour faire redémarrer les projets qui ont été décalés.