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      Devenir franchisé : les profils types

      Dernière mise à jour le 3 juin 2021

      Quel est le profil idéal pour rejoindre une enseigne du commerce indépendant organisé en franchise, coopérative, concession, commission-affiliation… ? En 2016, 330 réseaux ont répondu à notre enquête.

      Existe-t-il un profil-type pour devenir franchisé, concessionnaire, commissionnaire-affilié ou encore coopérateur, bref pour rejoindre un réseau du commerce indépendant organisé ? C’est à cette question que la rédaction de Franchise Magazine répond en publiant les résultats de l’enquête exclusive qu’elle mène chaque année auprès des centaines d’enseignes qui recrutent des partenaires en France. En 2016, 330 réseaux nous ont précisé leurs attentes et leurs priorités en matière de recrutement quant au profil personnel, professionnel et financier de leurs futurs membres. Premier enseignement livré par notre enquête menée à l’automne 2016 : 87 % des chaînes ne privilégient ni les hommes ni les femmes dans leur recrutement.

      A l’inverse, 9 enseignes indiquent donner la priorité aux femmes, en majorité, des concepts du monde de la beauté comme Citron Vert, Guinot (photo), Mary Cohr, Les Fées Papillons, L’Institut Beauty Success, Rouge Gorge Lingerie ; ou encore du meuble et décoration (Atmosphères, Pier Import).

      Tandis que 9 autres privilégient les hommes, en majorité dans la rénovation de l’habitat (Stores de France, France Soufflage, Repar’Stores, Daniel Moquet, Callisto System, Vertikal; mais aussi dans l’automobile (Feu Vert Services), la restauration (Tutti Pizza) et les loisirs sportifs (Ekioz). Enfin, 6 disent vouloir recruter des couples, et trois leur donner l’exclusivité (Pêchés Gourmands, La Boîte à Pizza et Orchel).

      Troisième résultat à retenir : près de la moitié (44 %) des réseaux ayant participé à notre enquête n’exprime pas de priorité quant au CV des franchisés qu’ils recrutent. Ceux qui en ont ciblent d’abord les commerçants ou du moins, des candidats dotés des qualités propres à cette population (sens du relationnel, de la vente, disponibilité…). Ceux-ci sont précisément courtisés par 158 enseignes, soit près de la moitié de notre panel, issues notamment des secteurs du meuble, décoration, de l’habillement, mode et accessoires et du commerce alimentaire.

      Un peu moins d’une chaîne sur trois (106) se prononce en faveur des cadres, notamment dans le secteur des services (à la personne, aux entreprises et aux particuliers), mais aussi celui de la restauration (à thème et rapide), où les qualités de gestion et de management de ces ex-chefs de services ou directeurs de centres de profits s’avèrent bien utiles. A noter : seuls 17 réseaux (5 % du panel) recherchent des investisseurs purs, la plupart leur préférant des entrepreneurs opérationnels, qui s’impliqueront dans l’activité quotidienne de leur point de vente.

      Dernier point-clé qui ressort de notre enquête : 300 enseignes sur 330 ne demandent pas d’expérience dans le métier visé. Seule une minorité (8,2 %) de réseaux ne recrute que des candidats issus de leur secteur, dont Optical Center, French Burgers, Guinot/Mary Cohr ou Feu Vert Services. De même, la grande majorité des 330 réseaux interrogés (87,3 %) affirme ne pas accorder d’importance au niveau d’études et aux diplômes du candidat.

      Une autre façon d’aborder la question est de dresser le portrait-robot des chefs d’entreprises en place : ce que viennent de faire deux études récentes, l’une consacrée aux franchisés, l’autre aux coopérateurs. Ainsi, selon la quatrième édition du baromètre « L’Indicateur de la FranchiseCaisse d’Epargne » (enquête menée auprès de plus de 2 000 franchisés, issus de 51 réseaux), le portrait-robot des franchisés a connu, depuis 2013 (date du premier baromètre), « une évolution sensible » : « féminisation, expérience accrue et hausse de la satisfaction » caractérisant désormais les franchisés.

      « La franchise est une activité qui se féminise », pointe en effet cette étude. Alors que les femmes représentaient 27 % des franchisés en 2013, leur proportion est passée à près de 40 %, en hausse de 13 points. Plus âgé(e)s (près de la moitié ont  désormais plus de 48 ans : 49 % en 2016, contre 36 % en 2013), ces franchisé(e)s sont aussi plus expérimenté(e)s dans leur domaine d’activité : la proportion de franchisé(e)s issu(e)s du même secteur que leur réseau est en hausse de 8 points sur la période.

      ‘ »Les franchisés se déclarent de plus en plus satisfaits », constate également l’étude. Leur taux de satisfaction global atteint de fait « un plus haut historique » de  83 %, « en hausse de 6 points par rapport à la première enquête ». Dans le détail, la satisfaction des franchisés culmine à 87 % s’agissant de l’aide au démarrage apportée par le franchiseur, soit une progression de près de 10 points. De même pour les services supports apportés par les franchiseurs, avec un taux de satisfaction de 78 %. En revanche, moins de la moitié des franchisés interrogés (48 %) se déclarent satisfaits de la notoriété de leur enseigne (soit un recul de 8 points par rapport à 2013).

      L’étude souligne enfin « une forte tendance à la baisse du montant des fonds propres investis par les porteurs de projet lors de la création de leur franchise qui génère, également, moins de chiffre d’affaires« . Ainsi, près de la moitié des franchisés interrogés en 2016 (49,8 % contre 27 % en 2013, +27 points) déclarent avoir misé « moins de 30 000 euros d’apport personnel«  pour démarrer leur activité. Un résultat à comparer à la moyenne qui ressort de notre enquête réalisée, elle, auprès des têtes de réseaux.

      « Cette tendance à la création de concepts qui nécessitent moins de fonds propre au démarrage a pour corolaire une représentation plus forte des points de vente avec un faible chiffre d’affaires », observent les auteurs de l’étude. En effet, un tiers des répondants de 2016 déclarent réaliser « un chiffre d’affaires annuel inférieur à 100 000 euros », alors qu’ils n’étaient que 21 % en 2013, « soit une hausse de 12 % sur la période ».

      « Le chef d’entreprise « type » du commerce coopératif et associé est un homme de 51 ans qui est arrivé sur le marché du travail à 22 ans« . C’est ce qui ressort d’une autre enquête, auprès d’un échantillon représentatif de 10 000 d’entre eux menée, pour la première fois, par la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA).

      Alors que l’âge moyen des créateurs d’entreprise en France est de 38 ans ½ selon l’Insee, l’entrepreneur du commerce coopératif et associé a passé ce cap à 37 ans, après 15 années de salariat, selon cette étude. Il est aujourd’hui à la tête d’un à deux points de vente dans une ville de moins de 90 000 habitants et compte 11 salariés. « Nous sommes fiers de pouvoir dire que 86 % de nos entrepreneurs ont créé ou repris une entreprise par leurs propres moyens, commente Éric Plat, Président de la FCA. 60 % d’entre eux n’ont pas de parents commerçants et 29 % n’ont pas le baccalauréat« . Des résultats qui nuancent l’image de coopératives réservées aux professionnels en activité dans le même métier.

      L’étude FCA révèle aussi que ces entrepreneurs connaissaient déjà le modèle du commerce coopératif et associé avant de se lancer : plus d’un sur trois était en effet employé par l’enseigne à laquelle il a ensuite adhéré. Et que le commerce coopératif et associé est une véritable vocation pour 6 entrepreneurs sur 10. « Alors que le taux de survie à trois ans pour le secteur du commerce n’est que de 61 % (chiffre Insee, 2010), les entrepreneurs du commerce coopératif et associé transforment l’essai dans 95 % des cas sur la même période, ce qui motive les porteurs de projets à franchir le pas« , souligne encore Éric Plat.

      Autres enseignements de ce portrait-robot des commerçants adhérents de coopératives : pour 84 % des interrogés, l’appartenance à un groupement les a aidés « à rompre l’isolement », « à résister à la crise » pour 74 % ou encore « à obtenir des résultats supérieurs au marché » pour 70 %. « Quand nous demandons si dans le commerce coopératif et associé, tout le monde a sa chance, 93 % répondent oui !, complète Éric Plat Il est enfin à signaler que 40 % d’entre nous passent plus de 20 ans dans un « .

      « De quelle somme d’argent minimale votre futur partenaire devra-il disposer pour se lancer avec vous ? », avons-nous demandé aux enseignes. Résultat : une moyenne de 57 046 € et des réponses très variables d’un secteur à l’autre. Dans les services à la personne, le candidat doit en moyenne disposer de 24 895 € pour créer son entreprise, dans l’automobile, moto de 48 200 €, dans le meuble, décoration de 82 885 €, dans le commerce alimentaire de 76 404 € et dans la restauration à thème de 118 437 €.

      Selon les concepts, cet apport personnel nécessaire s’échelonne entre 5 000 € pour Rapid’Couture (retouches) ou Repar’Stores (réparation de volets) et 300 000 € pour Au Bureau (brasserie) ou Villaverde (jardinerie). Sachant que de manière générale, l’apport demandé par les enseignes représente environ 30 % de l’investissement global requis pour les rejoindre.