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      Traitement comptable des opérations liées à l’épidémie de Covid-19

      Tribune publiée le 10 septembre 2020 par Eric LUC
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      Face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19, les chefs d’entreprises ont eu recours à diverses formes de financements afin d’assurer la pérennité de leurs entreprises. Voici quelques indications sur le traitement comptable des opérations le plus fréquemment rencontrées dans ce contexte.

      Eric Luc, directeur des relations extérieures, FIDUCIALPar Eric Luc et la Direction des Techniques Comptables et Gestion de Fiducial

      Face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19, les chefs d’entreprises ont pris des décisions de gestion, ont sollicité les aides dont ils pouvaient bénéficier, et ont eu recours à diverses formes de financements afin d’assurer la pérennité de leurs entreprises.

      Voici d’assurer quelques indications sur le traitement comptable des opérations le plus fréquemment rencontrées dans ce contexte.

      Elles sont conformes aux dispositions du Plan Comptable Général qui sont d’application constante et ne sont pas modifiées par ce contexte inédit. De même, les opérations doivent être comptabilisées conformément aux principes comptables retenus jusqu’ici par les entreprises.

      Le dispositif de chômage partiel

      De nombreuses entreprises ont mis en place des mesures de chômage partiel. À ce titre, elles ont sollicité et obtenu une prise en charge d’une partie des rémunérations de leurs salariés par l’État. Ce dispositif n’est pas nouveau, et existait déjà avant l’épidémie de Covid 19.

      Son traitement comptable s’opère comme suit :

      • L’indemnité de chômage partiel versée par l’entreprise à son salarié est comptabilisée en charge (compte n° 6414 « Indemnités et avantages divers »). Celle-ci apparait dans le Compte de Résultat, au niveau des Charges d’exploitation, sous la rubrique Salaires et traitements ;
      • L’allocation reçue de l’État est comptabilisée en déduction de cette charge.

      L’aide du fonds de solidarité

      Les aides allouées au titre du fonds de solidarité sont des subventions d’exploitation, comptabilisées en produits (compte n° 74 « Subvention d’exploitation »). Celui-ci apparait dans le Compte de Résultat, au niveau des Produits d’Exploitation.

      Elles sont en outre exonérées d’impôts et n’entrent pas dans les bases de calcul des cotisations sociales des travailleurs indépendants.

      Le prêt garanti par l’État (PGE)

      Le prêt garanti par l’État (PGE) est en fait un emprunt sollicité auprès d’une banque, mais qui bénéficie d’une garantie accordée par l’État. Il a pour autre particularité de bénéficier d’un différé de 12 mois et d’être remboursable, à l’issue du différé, globalement ou de manière échelonnée sur une durée de un à cinq ans.

      Comptablement, lors de son octroi par la banque, le PGE est comptabilisé comme les autres emprunts de l’entreprise, en dettes (compte n° 164 « Emprunt auprès des établissements de crédit »). Celui-ci apparait dans le bilan Passif, sous la rubrique Dettes. Lorsqu’ils interviendront, les paiements des échéances viendront apurer cette dette.

      Les frais, minimes, prélevés en rémunération de la garantie de l’État sont comptabilisés en charges (compte n° 627 « Services bancaires et assimilés »).

      Une information sur le fait que l’État a accordé sa garantie et sur le montant de celle-ci est à mentionner dans l’annexe des comptes annuels, pour les entreprises qui ont l’obligation d’en établir une (rubrique « Engagements reçus »).

      Les reports de paiements

      Les entreprises ont bénéficié automatiquement, ou à leur demande, de reports pour le paiement d’impôts, de taxes, de charges sociales, de frais tels que les loyers, l’eau, le gaz, l’électricité, etc. Les charges correspondantes sont comptabilisées de manière habituelle, et les montants reportés sont constatés en dettes de l’entreprise.

      Les entreprises ont également pu bénéficier de reports pour le paiement de dettes telles que des échéances d’emprunts, des redevances de crédits-bails ou de franchise, des factures à payer aux fournisseurs, etc. Ces reports n’ont pas d’effet sur leur comptabilisation initiale. Les montants reportés demeurent en dettes de l’entreprise.

      L’entreprise peut être amenée à constater un produit dans le cas très exceptionnel où un créancier a accepté d’accorder une remise correspondant à tout ou partie d’un montant dû comme une remise sur la redevance du franchiseur.

      Les cotisations sociales des travailleurs indépendants

      De mars à août ou octobre 2020 selon les cas, l’URSSAF a reporté automatiquement le paiement des cotisations sociales des travailleurs indépendants. Un nouvel échéancier a été établi et adressé aux cotisants en juillet 2020 afin de leur indiquer le montant prélevé sur les dernières échéances de l’année.

      Seuls les montants appelés par l’URSSAF sont à comptabiliser au cours de l’année 2020. Lors de l’arrêté des comptes de l’exercice 2020, le montant réel des cotisations sociales devra être calculé sur la base du résultat effectivement réalisé, et une dette correspondant à la régularisation à venir devra être constatée (cotisation réelle 2020 moins acomptes appelés).

      Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité de l’entreprise

      Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité de l’entreprise sont diverses :

      • au mieux l’épidémie n’a pas eu d’impact, voire parfois un impact positif ;
      • ou bien l’épidémie a eu un impact négatif sur l’entreprise, mais la poursuite de son exploitation ne s’en trouve pas compromise ;
      • au pire l’épidémie a eu un impact négatif tel sur l’entreprise que la poursuite de son exploitation est compromise.

      Dans tous les cas, lors de l’établissement des comptes annuels 2020, une information sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sera à mentionner dans l’annexe pour les entreprises qui ont l’obligation d’en établir une.

      Rappel : les entreprises qui ne dépassent pas deux des trois seuils suivants sont dispensées d’annexe : 350 000 euros de total bilan, 700 000 euros de chiffre d’affaires net, 10 salariés en moyenne sur l’exercice.