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      Martine Houlière, PDG du réseau Securitest - Interview du 4 juin 2008

      Interview
      4 juin 2008

      Certains de nos adhérents ont dû consentir de très gros efforts financiers pour se mettre aux nouvelles normes.

      Le contrôle technique a évolué au 1er janvier 2008. On a parlé de son durcissement. Alors, avec le recul, bénédiction ou difficulté pour un réseau d’affiliés comme le vôtre ?
      Plus que d’un durcissement, il s’agit d’une rationalisation. La nomenclature a été simplifiée. On est passé de 125 points de contrôle en 2007 à 116 aujourd’hui. Deux altérations supplémentaires sont désormais soumises à contre-visite : le défaut d’étanchéité de l’amortisseur et le niveau insuffisant de liquide de frein. Un deuxième axe de progression visait à prendre en compte l’évolution technologique des véhicules. Il s’est traduit par l’introduction d’un relevé, par lecteur OBD (On Board Diagnostic), des éventuels défauts dans l’électronique embarquée des véhicules.
      Nous sommes globalement satisfaits de ces modifications, à l’élaboration desquelles nous avons d’ailleurs participé, en collaboration avec la Délégation à la sécurité routière (DSR) et le ministère des Transports. Elles vont en effet permettre d’homogénéiser les pratiques du contrôle technique sur le territoire. Il n’empêche qu’elles ont entraîné d’importants changements dans nos centres. Et qu’ils ont été relativement brutaux, dans la mesure où les textes sont sortis tard. Si bien que les premières semaines, tout le monde a un peu tâtonné.

      Quels effets ont eu précisément ces changements sur l’activité des centres ?

      D’abord, la durée des visites a augmenté d’environ 10 %. Désormais un contrôle dure en moyenne 35 minutes et la prestation globale (avec l’accueil, le conseil…) 45 minutes environ. Une augmentation qui, même si elle n’est pas énorme, risque de générer une perte de volume pour nos centres. C’est l’une des raisons qui nous ont poussé à revoir à la hausse nos tarifs. Ils ont progressé de 12 % en moyenne dans le réseau.
      Mais le plus gros bouleversement pour nos centres est relatif au nouveau protocole de communication établi par l’OTC (Organisme technique central). Il prévoit en effet que lui soient transmis, en direct, toutes les données issues du contrôle technique. Autrement dit, chaque machine doit désormais être reliée au système d’information du centre, lui-même connecté à l’OTC. Beaucoup de nos adhérents ont été contraints de renouveler une partie de leur matériel pour rentrer dans cette norme. Ce qui a entraîné pour eux des investissements pouvant aller jusqu’à 20 000 ou 25 000 euros. Si l’on considère que nos centres procèdent en moyenne à 4 000 contrôles par an, il faudra à certains d’entre eux trois années pour amortir les efforts financiers consentis. La plupart s’y sont toutefois pliés. Seuls 2 de nos 865 centres n’ont pas pu suivre et ont dû fermer boutique. Quelques autres ont préféré profiter de l’occasion pour vendre leur entreprise.

      Quelles répercussions cette évolution peut-elle avoir sur votre réseau, en termes de recrutement et de développement futur ?
      En 2007, pour la première fois ou presque, nous avons reçu plusieurs candidatures émanant de contrôleurs indépendants (370 en France). D’habitude, les nouveaux affiliés qui nous rejoignent sont issus de réseaux concurrents. Mais l’échéance de la nouvelle nomenclature a poussé ces entrepreneurs à se tourner vers nous, à rechercher un encadrement. C’est compréhensible : c’est face à ce type d’événement que l’appartenance à un réseau peut faire toute la différence, en apportant la valeur ajoutée du conseil, de l’accompagnement (visites sur le terrain, hotline…). Nous avons aussi reçu, depuis janvier, beaucoup de demandes de créations de centres, émanant sans doute de personnes qui se sont dit que le secteur allait devenir de plus en plus rentable.
      Mais nous sommes très sélectifs. Si une nouvelle ouverture est proposée par un affilié existant, nous l’étudions précisément. Quand la demande vient d’un prospect, il faut vraiment que le potentiel soit évident. Il faut bien voir qu’il y a aujourd’hui plus de 5 000 centres de contrôle sur le territoire. Or, nous voulons préserver les intérêts des unités existantes. C’est pourquoi nous avons mis un gros coup de frein à notre développement depuis 3 ans. Nous tablons sur une trentaine de créations supplémentaires maximum. Et elles seront probablement en majorité le fait de nos adhérents existants. Cela n’empêche pas le réseau de bouger. Avec, en particulier, de nombreux déménagements de centres vers des supermarchés, où nos affiliés sont en train de prendre de belles places, avant qu’elles ne soient prises par d’autres…

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