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      La remise en forme bat son plein

      Les réseaux de remise en forme ne cessent d’ouvrir de nouvelles salles et de nouveaux noms apparaissent. Dans cette activité, une segmentation de l’offre s’opère et les candidats à la franchise ont l’embarras du choix.

      Entre 200 et 250 nouveaux clubs chaque année

      Cela dure depuis plusieurs années et le mouvement ne semble pas devoir s’arrêter : le  nombre de salles de sports et de concepts dédiés à la remise en forme est en pleine expansion dans l’Hexagone. Tous types confondus, entre 200 et 250 nouveaux clubs, développés de façon indépendante ou liés à une enseigne, ouvrent leurs portes tous les ans, selon les syndicats professionnels Snelm et UFBS.

      Cette expansion est le reflet des préoccupations de bien-être et de santé qui imprègnent notre mode de vie, dans lequel beaucoup ont perdu l’habitude de faire de l’exercice physique. Pour répondre à cette demande, la France apparaît encore sous-équipée par rapport à ses voisins européens : il existe un peu plus de 3 000 clubs dans le pays, quand on en compte plus du double en Italie, en Allemagne et en Grande-Bretagne. L’Hexagone a donc un retard important à rattraper sur lequel misent tous les acteurs du secteur.

      Qu’elles soient mixtes, uniquement pour femmes, avec un positionnement haut de gamme, low cost, ou encore proposant des services aux personnes souffrant de problèmes de santé (maladies chroniques, obésité ou diabète…), les enseignes, en franchise, licence de marque ou partenariat, multiplient les ouvertures.

      Moving, L'Orange Bleue, Keep Cool et les autres…

      Parmi les intervenants les plus anciens, le groupe Moving (180 salles) a fait le choix de la diversification en développant un panel de concepts différenciés : Club Moving classique ou Garden Gym axé sur la forme au naturel ; une formule exclusivement féminine avec Lady Moving et des formats discount avec Moving Express et Fitness Park.

      Créé en 1996 par Thierry Marquer et dupliqué en licence de marque depuis 2006, L’Orange Bleue s’affiche comme le principal réseau généraliste. La chaîne revendique 280 clubs en activité. Elle accompagne ses partenaires dans le recrutement de professeurs passés par son école de formation interne, l’ENCP, et a mis au point des outils spécifiques comme la méthode Yako.

      Keep Cool, qui a dépassé la centaine d’unités, entend, pour sa part, proposer une “pratique décomplexée” du sport. Le petit réseau Edenya (13 centres) a choisi, lui, un positionnement proche (“pas de frime ni de performance”).

      Quant à L’Appart Fitness (18 salles), il se présente comme un concept plutôt haut de gamme, misant sur un cadre chic et un encadrement personnalisé. Amazonia revendique de son côté 133 unités dans toute la France et Magic Form 71 centres.

      Chaque enseigne tente de se différencier en multipliant les animations et en lançant régulièrement de nouveaux programmes (autour de l’incontournable zumba, mais aussi pour se préparer aux vacances…). L’Orange Bleue (qui accueille dans ses salles 180 000 femmes sur plus de 295 000 adhérents) vient ainsi d’annoncer un partenariat avec l’association Go Red for Women, qui se consacre à la prévention des maladies cardio-vasculaires chez la femme. Et L’Appart Fitness organise des activités outdoor : journée de découverte du ski hors-piste ou du ski de randonnée, initiation au trail en montagne ou à l’escalade…

      Le low cost confirme sa percée

      A côté des salles classiques, la tendance est, depuis quatre ans, au développement de clubs low cost en libre accès. Il s’en ouvre davantage que de salles traditionnelles. Pour un prix d’appel (abonnements de départ à 29,90 € par mois, voire à 19,90 €), les adhérents ont accès à un certain nombre d’activités (barres et haltères, musculation, cardio-training, cours collectifs non-stop sur écran géant). Mais les cours y sont souvent dispensés sur des écrans vidéo et les services de base restent limités. Des activités complémentaires et du coaching peuvent être proposés en option.

      Ces centres sont ouverts sept jours sur sept selon une grande amplitude horaire, voire, pour certains, 24 h sur 24. Pour être rentables, ils doivent attirer de nombreux clients, de l’ordre du millier chacun, estime-t-on.

      Fitness Park, qui a ouvert son premier centre en 2009, en annonce 71. Assez présent en région parisienne, il vise de nombreuses villes de province. Depuis, il a été imité par d’autres concepts : Liberty Gym, lié au groupe Alésia Minceur, compte  28 clubs. Wake-Up Forme regroupe une quinzaine d’unités et Vita Liberté en revendique une soixantaine. Tandis que Freeness réunit aujourd’hui 13 salles.

      À cette liste, il faut ajouter Fight’Ness Gym (5 centres) qui s’est spécialisé dans la pratique des arts martiaux en version loisirs (sans opposition ni combat) et le renforcement musculaire.

      Et les nouveaux entrants : Fitway, qui a ouvert ses premières salles en Rhône-Alpes, le portugais Vivafit (déjà présent dans onze pays) ou encore le néerlandais Fit 20. Sans omettre de citer la première salle CrossFit, ouverte récemment à Bordeaux.

      Des précautions élémentaires

      Il reste aux candidats à la franchise à faire leur choix parmi cette offre surabondante. En ne perdant pas de vue que si le secteur est porteur, il n’est pas à l’abri de dérapages. Comme ce fut le cas en 2012 avec Urban Gym, qui a disparu en laissant sur le carreau une quarantaine de franchisés. Ou, en 2008-2009, avec le fitness pour femmes en 30 minutes, épinglé pour ses prévisionnels parfois fantaisistes.

      Au-delà du choix d’un concept pour lequel ils ont le plus d’appétence, les candidats ne doivent donc pas, même si l’activité a le vent en poupe, s’affranchir des règles de base de la franchise : ne pas s’implanter n’importe où, comme cela se passe dans nombre de villes avec souvent des clubs ouvrant à quelques centaines de mètres les uns des autres ; intégrer une chaîne qui apporte de vrais services et dont l’objectif premier n’est pas de vendre du matériel ; et vérifier les moyens (humains, marketing, animation) que la tête de réseau déploie pour soutenir ses franchisés.

      Ne pas oublier, non plus, que les salles de sports connaissent une certaine saisonnalité, avec des pics d’activité au retour des congés ou après les fêtes de fin d’année.

      En France, un peu moins d'un tiers de clubs sous enseigne

      Les Français étaient, en 2013, environ 4,2 millions à fréquenter plus ou moins régulièrement une salle de fitness (musculation, cardio-training, cours collectif, etc.). Un nombre qui devrait s’élever à 5,3 millions en 2020 (source IHRAS).

      On recense environ 3 000 clubs de fitness dans l’Hexagone tous types de salles confondus (mais hors celles liées aux associations sportives). Sur ce total, près de 900 sont sous enseigne. Ils devraient être 5 000, dont 3 000 membres d’un réseau d’ici cinq ans.

      Selon la taille du club (de 500 à 1000 m² en général), les investissements peuvent varier dans une large fourchette : de 150 000 à 1 000 000 d’euros, car il faut s’équiper de matériel performant. Et les salles low cost se caractérisent bien souvent par un grand nombre de machines sur des espaces importants.

      Quant aux abonnements, ils s’établissent à 50 € en moyenne pour les salles classiques, contre 30 € dans une salle low cost.