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      Évaluer la rentabilité d’un réseau

      Dernière mise à jour le 4 mai 2021

      Comment savoir qu’un concept sera rentable ? Quels chiffres regarder ? Quels ratios utiliser ? Pour bien juger, suivez les conseils des experts.

      Si la création d’entreprise avec une enseigne s’avère plus coûteuse que l’entreprenariat en solo, elle génère davantage de chiffres d’affaires et de pérennité. Mais tous les réseaux n’affichent pas les mêmes performances et les différences s’accentuent encore plus aujourd’hui avec une conjoncture économique difficile pour tout le monde.« La rentabilité d’un concept se mesure en premier lieu aux résultats de ses pilotes, explique Éric Luc, expert-comptable (Fiducial). Mais le plus souvent le réseau donne des moyennes, ce qui n’est pas très significatif dans des petites structures car il peut y avoir une grande différence entre le haut et le bas de la fourchette. Il faut également tenir compte du secteur géographique. On ne gagne pas la même chose avec un magasin au fin fond de la Lozère qu’avec une boutique sur la Côte d’Azur ». Il est donc recommandé de ne pas se contenter des moyennes fournies par les réseaux. « Pour mieux se rendre compte de la rentabilité, il vaut mieux faire de vrais ratios : CA/m2, CA/masse salariale et CA/nombre d’habitants sur la zone de chalandise. Cela permet d’analyser les résultats de manière plus fine : pour une ville de tant d’habitants, voilà le chiffre d’affaires que l’on peut faire par m2 », détaille l’expert-comptable.

      Ces ratios doivent ensuite être comparés à ceux du secteur d’activité que le candidat peut se procurer auprès des chambres de commerce et d’industrie ou des syndicats professionnels. Ils permettent de situer l’enseigne dans son secteur et de comparer les performances des différents réseaux.

      Reste à savoir ce qu’il convient de regarder pour se faire une idée parmi tous les chiffres qui peuvent être inscrits dans un bilan d’entreprise ! Le travail avec un expert-comptable est fortement recommandé. « On parle toujours du retour sur investissement, mais cela ne veut pas dire grand-chose, estime le consultant Erwan Rouxel (Bleu Vincy). Cela dépend de l’apport initial, des emprunts en cours, des revenus qu’on tire de son affaire, de la trésorerie qu’elle dégage… Quel que soit le secteur d’activité, au bout de trois ans, on doit avoir une trésorerie suffisante pour sécuriser financièrement l’entreprise afin qu’elle puisse faire face à un problème sans graves conséquences et on doit être capable de sortir un revenu décent. »

      Car l’une des grandes interrogations du candidat à la franchise est de savoir s’il gagnera au final mieux sa vie que lorsqu’il était salarié. « En tout cas, les douze premiers mois, il faut s’attendre à gagner moins ! », avertit Éric Luc. Selon l’enquête annuelle réalisée par la Fédération Française de la Franchise en partenariat avec la Banque Populaire et le CSA, le revenu individuel net mensuel des franchisés serait passé de 2700 euros en 2007 à 2500 en 2008 et 2400 en 2009, la crise ayant impacté les chiffres d’affaires.