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      Relations franchiseurs-franchisés : où en est le dialogue ?

      Dernière mise à jour le 4 mai 2021

      Le dialogue entre partenaires, tous les experts en franchise y sont favorables. Mais selon qu’ils conseillent franchiseurs ou franchisés, leurs conceptions de la communication à l’intérieur du réseau de franchise divergent sensiblement.

      Le dialogue au sein des réseaux de franchise, tout le monde est pour, mais pas de la même manière. Pour Olga Zakharova-Renaud, juriste au sein du cabinet Thréard, Bourgeon, Meresse & associés, il passe nécessairement par la création d’une association de franchisés. Le consultant Jean Beaudoin préfère quant à lui voir les franchiseurs initier eux-mêmes les structures de concertation.Les enseignes ont bien compris l’enjeu : de nouvelles instances ont pris place au sein des réseaux. Quelles que soient leurs appellations – conseil d’enseigne ou de franchise, comité consultatif, commission paritaire ou stratégique… -, elles ont pour but de renforcer les échanges entre franchiseur et franchisés et permettent aux représentants des franchisés d’aborder des thèmes stratégiques qui figuraient jusqu’à présent parmi les domaines réservés du franchiseur.Olga Zakharova-Renaud considère toutefois que de telles structures ne remplacent pas les associations de franchisés. « Elles ne sont parfois qu’un alibi du franchiseur pour faire appliquer des décisions pas toujours très populaires. Une association de franchisés peut tout à fait cohabiter avec ce genre de structure. »
      Pour Jean Beaudouin, au contraire, si le franchiseur organise bien le dialogue dans son réseau, les associations de franchisés n’ont pas lieu d’être. « Généralement, l’association se monte lorsque la demande de dialogue n’est pas structurée et elle constitue alors un organe de revendications. » La juriste ne partage pas cet avis. « L’association n’est pas une force destructive mais constructive : franchiseur et franchisés déterminent ensemble des axes de développement bénéfiques pour tous. »
      La juriste souligne le rôle important que peuvent prendre les associations de franchisés en cas de difficultés du franchiseur. « Plusieurs exemples ont montré qu’en cas de défaillance du franchiseur, lorsqu’une procédure collective est ouverte, les associations peuvent prendre le relais pour assurer la survie et la pérennité du réseau ». D’autres situations peuvent nécessiter l’intervention d’une représentation des franchisés, comme la renégociation des contrats.
      Il est cependant rare de voir les associations perdurer, une fois le but de leur création atteint. Quant aux comités d’enseigne, leur rôle est au mieux consultatif.
      De même, il peut arriver qu’une association ou un groupement de franchisés joue un rôle majeur dans le destin de sa chaîne. Mais dans l’immense majorité des cas, la structure de dialogue – association ou comité d’enseigne – n’a pas vocation à se substituer au franchiseur, seul décideur in fine de la stratégie du réseau.
      En revanche, si l’implication des franchisés est sincère et l’écoute du dirigeant réelle, ces structures peuvent être utiles à toutes les parties.