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      Devenir franchisé : combien ça coûte ?

      Dernière mise à jour le 13 octobre 2021

      Quelle somme d’argent globale devrez-vous réunir pour rejoindre un réseau ? Quel apport personnel vous sera demandé pour obtenir un financement ? Quelques chiffres-clés pour bien préparer votre projet.

      Les montants d’investissement initial à prévoir pour se lancer en franchise sont extrêmement variables d’une activité à l’autre : de 20 000 euros dans les services à plus de 480 000 euros hors local dans les solderies, selon notre enquête de janvier 2016 réalisée auprès de 460 réseaux. Même si ces montants ne sont qu’un minimum, qui ne tient pas toujours compte du coût, parfois élevé, des locaux, on voit bien qu’il existe des franchises « à tous les prix ».

       

      Pour devenir franchisé, il faut d’abord, dans 90 % des réseaux, verser un droit d’entrée en contrepartie de la notoriété, du savoir-faire, des services du franchiseur. En 2016, cette Redevance initiale forfaitaire (ou RIF, l’autre nom du droit d’entrée) ressort à 15 641 € en moyenne, toutes enseignes, tous secteurs et toutes formules confondus (en franchise, mais aussi en concession, affiliation, etc.). Dans le détail, 8 % des enseignes demandent moins de 5 000 € de droit d’entrée, 20 % entre 5 000 et 10 000 €, 36 % entre 10 000 et 20 000 € et 26 % plus 20 000 €. Un pourcentage qui monte à 74 % dans la restauration à thème, à 38 % dans la restauration rapide et à 37 % dans les services à la personne.

      Au-delà de son montant, le futur franchisé doit se pencher sur le contenu du droit d’entrée demandé, et ses contreparties. Car chaque secteur a ses particularités : globalement, des activités comme la boulangerie, les terminaux de cuisson, la rénovation de l’habitat ou la restauration à thème, où le savoir-faire est substantiel, demandent un droit d’entrée plutôt élevé. A l’inverse, des métiers comme la coiffure et le prêt-à-porter, où la transmission du savoir-faire est moins complexe, pratiquent des tickets d’entrée plutôt modestes.

       

      Parmi les activités les plus exigeantes en matière de stock initial : les solderies, les jardineries et les articles de sport.

       

      Parmi les frais indispensables pour démarrer une activité commerciale en franchise figure entre autres l’acquisition du stock de départ. Le montant à prévoir communiqué par les enseignes doit être cohérent avec l’activité considérée : cette somme peut varier de 0 à 335 000 euros. Une amplitude qui dépend à la fois de la nature de l’activité (commerce ou services), de la superficie sur laquelle elle se déploie et de la valeur des marchandises à acquérir.

      Parmi les activités les plus exigeantes en la matière, on trouve les solderies (283 750 € en moyenne), les jardineries (275 000 €) et les articles de sport (270 000 €). Certains métiers ne réclament, par définition, pas de stock. C’est le cas de la majorité des activités de services. D’autres, en vertu du type de partenariat mis en place : en commission-affiliation, en particulier, c’est la tête de réseau qui finance le stock.

       

      Chocolatiers et glaciers sont les champions en matière de coût d’agencement du point de vente au mètre carré.

      Les travaux et les aménagements nécessaires pour convertir un local commercial aux normes de l’enseigne que l’on rejoint peuvent aussi représenter un coût important. Si les solderies sont les concepts les plus exigeants en stock initial, elles ne réclament ni un mobilier très haut de gamme, ni une décoration très soignée, et comptent de ce fait parmi les moins gourmandes en frais d’agencement, à 93 €/m² en moyenne.

      A l’inverse, plus une enseigne est spécialisée et plus l’on doit y retrouver une ambiance spécifique et étudiée, plus ces frais d’agencement augmentent. Ils sont, par exemple, de 716 €/m² en moyenne dans les instituts de beauté, de 1 017 €/m² dans la fleur, de 1 047 €/m² dans la restauration rapide, voire de 1 616 €/m² chez les glaciers et de 1 664 €/m² chez les chocolatiers, champions en la matière.

       

       

      Boulangerie-pâtisserie, une activité gourmande en équipement et matériel.

      L’achat ou la location de l’équipement du point de vente et du matériel nécessaire pour exercer l’activité constituent un autre poste de dépenses à prévoir. Un ordinateur, un téléphone et un véhicule de fonction peuvent suffire dans les services, par exemple. Mais dans le commerce, des fours, cuisines, mobilier, présentoirs ou encore des systèmes de caisses spécifiques peuvent alourdir la facture.

      Dans ce domaine, on trouve parmi les activités les plus exigeantes la boulangerie/pâtisserie (184 167 € en moyenne), les plaines et parcs de jeu (180 000 €) et les restaurants de cuisine française (178 825 €).

       

       

      S’il est un poste à ne pas négliger, c’est bien le Besoin en fonds de roulement (BFR). C’est lui qui
      permet au franchisé de payer ses loyers, ses salariés, ses achats et tous ses autres frais avant même d’avoir encaissé le moindre euro de chiffre d’affaires. « Le BFR c’est tout ce qu’il va être nécessaire de dépenser au démarrage de l’activité, tout ce que l’on va mettre dans la corbeille pour amorcer la pompe », note Olga Romulus (expert-comptable, Fiducial). Soit les charges, salaires et frais divers à engager avant que ne rentrent les fruits des premières ventes.

      Parmi les activités réclamant le plus de BFR figurent la construction de maisons individuelles (70 000 €), la vente de piscines et accessoires (62 500 €) et la réparation rapide automobile (53 714 €). A l’inverse, des activités comme les terminaux de cuisson (5 000 €), l’entretien de la maison (9 250 €) ou la pizza (9 500 €) ne réclament que peu voire, pour certaines enseignes, pas du tout de BFR.

       

      Les enseignes de solderies sont les plus exigeantes en capitaux car elles demandent beaucoup de stock, sur de grandes surfaces.

      En additionnant tous les postes qui précèdent, on arrive à des enveloppes globales d’investissement pouvant atteindre 483 333 € dans les solderies (il s’agit d’un minimum moyen par secteur). On trouve les franchises les plus onéreuses dans la boulangerie/pâtisserie (454 286 €), les restaurants de cuisine française (450 000 €) et les articles de sport (450 000 €).

      A l’inverse, on trouve les franchises réclamant les investissements les plus légers dans le dépannage informatique à domicile (19 000 € d’investissement initial minimum moyen), la publicité (20 000 €) ou l’achat-vente de voitures d’occasion (20 240 €).

      Selon la 13ème Enquête annuelle réalisée par le CSA pour la Banque Populaire avec la Fédération française de la franchise (auprès de 402 franchisés du 6 au 25 juin 2016), l’installation en franchise a coûté moins de 50 000 € pour un tiers des franchisés (34 %, +4 points versus 2015) et moins de 200 000 € pour 70 %. Un projet sur cinq (19 %) a nécessité un investissement compris entre 200 et 500 000 €. Les projets de plus de 500 000 € ont représenté 10 % en 2016 (versus 4 % en  2015).

       

      L’apport personnel, indispensable pour pouvoir solliciter un emprunt, est logiquement proportionnel à l’investissement initial requis. Les montants d’apport les plus bas sont donc demandés par les métiers où l’enveloppe globale est elle-même réduite comme le dépannage informatique à domicile (6 495 €), l’achat-vente de voitures d’occasion (9 240 €), la recharge de cartouches d’encre (11 000 €) ou la publicité (13 800 €).

      Et les activités où les investissements sont les plus lourds demandent les apports les plus élevés comme les jardineries (266 667 € requis), la boulangerie/pâtisserie (128 333 €), la restauration à thème (114 260 €) ou la restauration rapide (105 500 €).

      Selon la 4ème édition du baromètre L’Indicateur de la FranchiseCaisse d’Epargne (enquête menée auprès de plus de 2 000 franchisés, issus de 51 réseaux), près de la moitié des franchisés interrogés en 2016 (49,8 %) déclarent avoir misé « moins de 30 000 euros d’apport personnel » pour démarrer leur activité. Dix-neuf pour cent ont répondu avoir apporté « entre 30 000 et 50 000 € », 11 % « entre 50 000 et 75 000 € », 8 % « entre 75 000 et 150 000 € » et  3 % « plus de 150 000 € ».

      Généralement, les pôles franchise des banques demandent au candidat un apport personnel représentant environ un tiers de l’investissement global. Les franchiseurs ne font que répercuter cette exigence, d’où le ratio souvent avancé de 30 %. Reste que le niveau d’apport peut varier, en lien avec le montant de l’investissement : sur une enveloppe d’un million d’euros, la règle des 30 % aboutit à des sommes difficilement modélisables. Dans ce cas, les banques demandent plutôt 20 à 25 %. Dans les métiers où le stock et le besoin en fonds de roulement (BFR) sont importants, elles demanderont à l’inverse un apport plus conséquent, jusqu’à 40 % environ.

      Selon l’édition 2016 de l’Enquête CSA/Banque Populaire/FFF, la part des ressources personnelles consacrées au projet est en légère baisse : 39 % en moyenne du montant global (44 % en 2015). L’emprunt bancaire, souscrit pour 70 % des créations d’entreprise en franchise, représente la moitié du montant global des investissements, le reste étant ­financé par le crédit-bail et d’autres sources de ­ financement.

       

      33 % des franchisés interrogés par le Baromètre 2016 L’Indicateur de la FranchiseCaisse d’Epargne ont indiqué que leur dernier chiffre d’affaires annuel se situe « en-dessous de 100 000 € », 17 % « entre 100 000 et 200 000 € » et 11 % « entre 200 000 et 400 000 € ». Leur revenu annuel net avant impôts se situe « entre 10 000 et 30 000 € » pour 33,5 %, « entre 30 000 et 50 000 € » pour 16,2 % et en-dessous de 10 000 € pour 12,3 %.

      Selon l’Enquête 2016 CSA/Banque Populaire/FFF, le chiffre d’affaires médian des franchisés s’élève à 470 000 € (500 000 € en 2015). 44 % des franchisés interrogés déclarent une augmentation de leur CA (37 % en 2015) et pour 30 %, il s’agit d’une augmentation supérieure à 5 %. Leur revenu annuel net moyen s’élève à 32 385€ (32 120 € en 2015) ; 36 % ont un revenu inférieur à 20 000 €, 41 % un revenu compris entre 20 000 et 40 000 €, 23% un revenu supérieur à 40 000 €.