Fermer
Secteurs / Activités

      Cavistes : Le vin change de robe

      Alors que les enseignes de caves à vin se portent plutôt bien, avec une progression de 9 % de leur chiffre d’affaires en 2010, deux rachats récents de réseaux risquent bien de rebattre les cartes dans cette activité.

      Coup sur coup, deux réseaux spécialisés dans la distribution de vins, Savour Club et Inter Caves, viennent de changer de mains, pour passer dans celles d’acteurs importants du marché. Les raisons de ces rachats sont certes différentes : résultats insatisfaisants dans un cas, absence de succession  familiale dans l’autre. Mais elles vont dans le sens d’un renforcement de la concentration sur le secteur.

      Du rachat de Savour Club…

      En février 2011, on apprenait que le groupe Castel (qui possède en particulier, depuis 1988, la chaine de cavistes plus que centenaire Nicolas) était en passe de reprendre le Savour Club. Créé en 1964 par deux passionnés de vin, Robert Descamps et Patrick Coppinger, Savour Club a été un pionnier dans le domaine de la vente à distance de vins au détail. À partir de 1979, il a aussi ouvert des caves (12 points de vente aujourd’hui).
      La chaîne avait été rachetée par la MAAF en 2003 et avait engagé, à partir de 2009, un développement en franchise. Avec l’objectif affiché de multiplier les points de vente et d’augmenter de façon significative son chiffre d’affaires (passé de 45 M€ en 2003 à 40 M€ en 2009). Cette tentative n’a pas été couronnée de succès : en perte de vitesse (avec un résultat déficitaire de 2 M€ en 2009), l’entreprise n’a visiblement pas su prendre le virage de l’Internet.

      Si l'activité de vente par correspondances de Savour Club peut (à condition d'être restructurée) intéresser le groupe, on peut toutefois s'interroger sur l'avenir de son petit réseau de magasins, sachant que Castel aligne déjà un parc de 430 points de vente Nicolas dans toute la France.

      …à la reprise d’Inter Caves

      En mars, Maison Richard, grossiste fournisseur de nombreux cafés, hôtels et restaurants en vins et cafés (l’entreprise exploite également 7 magasins d’épicerie fine dans Paris), annonçait le rachat d’Inter Caves.

      Créé en 1978 par Jacques Esnault et développé depuis en partenariat, Inter Caves est un des principaux réseaux de cavistes en France, avec 160 magasins « ouverts ou en voie d’ouverture ».

      Sans repreneur familial, Jacques Esnault a choisi de vendre. Et Maison Richard y a vu une opportunité permettant de diversifier ses activités. Cette reprise est présentée comme devant permettre au réseau caviste de pérenniser son savoir-faire et son circuit de distribution. En renforçant sa structure et ses moyens, comme la maîtrise de l’approvisionnement.

      Vers d’autres rapprochements ?

      Ces rachats interviennent dans un contexte où les réseaux de cavistes se portent plutôt bien, comme l’a révélé notre dernière enquête (de novembre 2010) sur le développement des enseignes.

      On peut donc se demander si d’autres opérations de reprise sont possibles. La question se pose en particulier pour la principale franchise du secteur, Cavavin (123 unités aujourd’hui, dont 120 en franchise).

      Après avoir, à partir de 1986, développé son réseau sur le Grand Ouest d’abord puis à l’échelle nationale, Michel Bourel en a fait une enseigne reconnue pour la qualité de ses services.

      Interrogé sur l’avenir du réseau, le PDG affirme ne pas envisager de vendre mais bien plutôt de poursuivre le développement. Il met en avant l’objectif de 160 unités d’ici à 3 ans et prépare un relooking du concept avec des boutiques plus « ouvertes ».

      Tout en envisageant une augmentation de capital pour concrétiser ces objectifs. Ce qui, sans préjuger d’autres opérations de rachat – toujours possibles -, est à tout le moins le reflet du dynamisme qui caractérise ce secteur.

      Enseignes du même secteur