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      Etienne Page, Directeur général de Yelloh ! Village - Interview du 2 juillet 2025

      Interview
      2 juillet 2025

      La charte qualité de Yelloh ! Village, qui nous permet de sélectionner les campings rejoignant notre franchise, repose sur plus de 500 critères.

      Etienne Page, Directeur général de l'enseigne Yelloh ! VillageVotre réseau de campings Yelloh ! Village fête ses 25 ans cette année : pouvez-vous nous rappeler quel est son positionnement sur le marché de l’hôtellerie de plein air ?

      Yelloh ! Village a été créé en 2000, à une époque où il n’existait quasiment pas de marque dans le monde du camping. Les quatre fondateurs, tous propriétaires de campings, ont voulu créer une marque de qualité, haut de gamme, avec des campings quatre étoiles, parce il n’y avait pas de cinquième étoile à l’époque. Ils ont pris le meilleur de chacun d’entre eux dans tous les domaines, et ils en ont fait le standard pour établir la charte qualité de Yelloh ! Village, qui repose maintenant sur plus de 500 critères, et nous permet de sélectionner les campings qui rejoignent notre franchise.

      Vingt-cinq ans plus tard, le réseau reste sur ce positionnement haut de gamme, premium, qui le caractérise. Nous sommes très sélectifs quant aux campings qui nous rejoignent : nous recevons une vingtaine de demandes chaque année et nous en retenons entre cinq et dix.

      Une autre raison qui a amené la création de Yelloh ! Village, c’est son mode de distribution puisque nous travaillons en commercialisation directe, sans passer par des distributeurs. C’était la volonté des fondateurs au début des années 2000 : quand ils ont vu arriver Internet, ils se sont dit : « Si nous ne sommes pas présents sur Internet, ce sont les tours opérateurs qui vont nous prendre notre distribution et notre commercialisation. Donc regroupons-nous, mettons des budgets en commun et essayons d’assurer notre distribution ». Et cela a marché pendant 25 ans, puisqu’aujourd’hui encore, plus de 87 % de notre commercialisation se fait en direct, sans passer par des tours opérateurs ou par des OTA (Online Travel Agency) comme Booking ou Expedia.

      Dès la création du réseau en 2000, la franchise a été choisie comme modèle de développement. A la fois parce que cela permettait de réunir un budget conséquent pour mener des actions de commercialisation, faire parler de la marque et booster sa notoriété. Et aussi parce que cela permettait de garantir une homogénéité entre les adhérents : tout le monde était à la même enseigne, puisque c’est un des principes du contrat de franchise, donc il n’y a pas de distinction entre les fondateurs, les non-fondateurs, ceux qui ont rejoint le réseau dix ans plus tard, etc. Nous ne faisons que de la franchise : nous n’avons pas de modèle de camping partenaire, par exemple. Tout le monde doit respecter les mêmes critères d’entrée, les mêmes critères de commercialisation, avec le même contrat : c’est ce qui garantit l’homogénéité du réseau.

      Aujourd’hui, le réseau appartient toujours à ses quatre fondateurs : il n’y a pas de fonds d’investissement au capital car en général, ce type d’investisseurs revendent leurs parts cinq ans plus tard. Or, Yelloh ! Village a besoin d’investissements à long terme : quand on renouvelle un parc aquatique, c’est pour quinze ans, donc il faut que l’on accompagne nos franchisés par rapport à ces échéances. Ainsi, notre contrat de franchise est initialement conclu pour 6 ans, puis renouvelé pour 3 ans.

      Où en est votre développement en franchise et quels sont vos objectifs pour 2025 ?

      Yelloh ! Village fédère aujourd’hui 104 campings : 96 en France et 8 en dehors, en Espagne et au Portugal. En effet, nous avons la volonté de nous développer à l’international, c’est-à-dire essentiellement en Europe, surtout en Europe du Sud où il y a des belles destinations sur lesquelles notre marque n’est pas présente. Nous nous développons bien en Espagne et nous avons recruté un business développeur pour accélérer notre développement dans d’autres pays comme l’Italie, la Grèce ou la Croatie. Dans ces pays, le modèle de franchise n’est pas connu, donc il faut expliquer ce que c’est, quels en sont les avantages et les contraintes.

      Notre développement sur 2025 est quasiment terminé, puisque nous avons quasiment fini la commercialisation de la saison. Nous avons fait rentrer douze campings cette année : nous avons eu cette opportunité d’intégrer autant de campings sans dégrader la qualité. L’année prochaine, nous allons en intégrer trois parce que justement, nous nous voulons bien faire les choses dans notre intégration. Parce qu’il faut que l’on remplisse notre promesse de développement de chiffre d’affaires.

      Nous n’avons pas d’objectif chiffré en termes de développement, parce que nous n’avons besoin de viser 150 ou 200 campings dans deux ou trois ans. Nous avons déjà des budgets qui sont assez intéressants pour faire de la communication sur tous les pays européens : de la télé en Hollande et en Allemagne, des campagnes en Angleterre et en Espagne. Nous adressons vraiment les marchés de nos clients. Et nous cherchons à nous développer en Europe du Sud, parce que nos clients vont aussi en Italie par exemple et quand ils y vont, si nous ne sommes pas présents, ils essayent une autre marque.

      En France, nous avons déjà un maillage territorial important, notamment en Bretagne, sur l’Atlantique Sud et la Méditerranée. Mais il reste quelques régions où nous aimerions être un peu plus présents parce la demande existe, comme par exemple l’Alsace, le Nord ou encore l’Auvergne.

      Faut-il être du métier de l’hôtellerie de plein air pout devenir franchisé Yelloh ! Village ?

      Camping franchisé à l'enseigne Yelloh VillageOui, parce que, malheureusement, il y a plus de création de camping en France : le dernier remonte à 2016 et d’ailleurs, c’était un camping Yelloh ! Village. Donc nous recrutons forcément des propriétaires individuels qui ont déjà un camping et qui ont du mal à le commercialiser. Parce que c’est devenu très difficile pour eux, à la fois en termes de budget, mais aussi en termes de compétences. Et parce que maintenant, il existe de grandes marques bien établies, dont Yelloh ! Village fait partie. Donc, plutôt que de vendre leur camping, ces indépendants préfèrent s’affilier à un réseau de franchise comme le nôtre, continuer à exploiter leur camping et en rester propriétaire. Nous avons une vision patrimoniale de l’entreprise et des campings et nous travaillons sur le long terme. On dit souvent que pour Yelloh ! Village, c’est le temps long qui compte : chez nous, certains propriétaires de camping sont de la deuxième, troisième, voire quatrième génération.

      Dès lors qu’ils sont commercialisés sous notre marque, nos propriétaires ont les capacités d’acheter un deuxième, voire un troisième établissement, parce que la franchise les aide à faire progresser le chiffre d’affaires de leur premier camping, mais aussi à stabiliser leurs équipes. Et donc à investir, à la fois dans leur premier camping, mais aussi dans d’autres établissements qui sont potentiellement à vendre à côté de chez eux. Il y a de plus en plus de multi-propriétaires dans le réseau, des franchisés qui gèrent deux ou trois, voire quatre campings.

      Parmi les 500 critères de notre charte qualité, certains concernent l’infrastructure, puisque nous demandons un parc aquatique, des piscines chauffées, des hébergements premium avec des caractéristiques très précises… Mais nous mesurons aussi le service, parce qu’une des particularités de Yelloh ! Village par rapport aux autres marques, c’est de fournir beaucoup de services. Ainsi, nous évaluons l’animation, la restauration, la réception, les espaces verts ; toutes choses importantes en termes d’expérience client.

      Camping franchisé à l'enseigne Yelloh Village - Les Grands PinsNous validons aussi la « philosophie » des propriétaires : nous recherchons des personnes qui investissent dans leur outil de travail, qui visent la qualité. Or, viser la qualité demande un investissement est important, parce que le camping est un produit périssable. Par exemple, il faut changer les mobile homes tous les 10 ans, les renouveler les parcs aquatiques tous les 15 ans… Donc il faut se mettre en ordre de marche pour pouvoir renouveler et investir sans arrêt.

      L’intégration de nos nouveaux franchisés est assez aisée parce que leurs attentes vis-à-vis de Yelloh ! Village ne portent pas tant sur l’exploitation, même s’il y a beaucoup d’échanges entre les campings pour savoir comment améliorer les points faibles et si, bien sûr, on les forme à tous les outils qu’on leur fournit. Mais nos adhérents nous attendent avant tout sur la commercialisation, afin d’augmenter leur chiffre d’affaires sur la haute saison et, surtout, sur la basse saison, grâce aux budgets marketing et communication du réseau, qui nous permettent de travailler sur la notoriété de la marque, mais aussi sur la performance. Nous avons aussi la chance aussi d’avoir une clientèle très fidèle à la marque, puisque 38 % de nos clients reviennent chez nous année après année. Cela veut quand même dire qu’il faut aller chercher 62 % de nouveaux clients. Enfin, 50 % de notre clientèle est étrangère : cela nous permet aussi d’augmenter assez rapidement le chiffre d’affaires d’un camping qui rentre chez nous, avec des couvertures de saisons plus larges, puisque les vacances des Allemands, par exemple, sont en mai ou en juin et en septembre, quand les Français ne sont pas en vacances. Cela nous permet d’avoir un taux d’occupation plus important.

      Quels sont les investissements à prévoir pour ouvrir un camping Yelloh ! Village ?

      L’investissement est assez faible : il y a un kit d’entrée d’environ 12 000 €, simplement pour la mise aux couleurs de l’établissement, des drapeaux, des tapis, des pancartes, etc. Cela inclut aussi un reportage photo, parce que les photos et les vidéos sont très importantes dans notre commercialisation. Ensuite, nous percevons 6 % du chiffre d’affaires hébergement du camping.

      En retour, nous apportons à nos franchisés de la montée en gamme parce que Yelloh ! Village a une clientèle très premium, donc ils peuvent investir dans des mobile homes premium qui sont générateurs de chiffre d’affaires. Mais nous maintenons aussi une variété dans nos produits en termes de budget : plus de 38 % de notre parc sont des emplacements nus. Nous les conservons parce que c’est un produit intéressant pour notre clientèle non-européenne, qui nous permet aussi d’avoir de la mixité sociale. C’est important aussi pour garder un petit peu cet « esprit camping ».

      De plus, avoir à la fois du camping et du mobile home permet d’avoir des infrastructures conséquentes qui plaisent aux « campeurs purs », comme par exemple des parcs aquatiques. Le fait d’avoir une partie du parc en mobile home nous permet de financer ces infrastructures, qu’on ne pourrait pas avoir dans un camping traditionnel.

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