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      Commerce alimentaire bio : un marché qui aiguise toujours plus les appétits

      Le commerce alimentaire bio, qui a pesé l’an passé 6,1 % du total des achats alimentaires en France, reste sur le haut de la vague : alors que son chiffre d’affaires ne cesse grimper, le parc de magasins spécialisés structurés en réseau recrute à grande échelle. De solides opportunités d’affaires à saisir !

      LE GRAND PANIER BIO – 1 – 9MAI2019Des revenus en forte hausse, un parc de magasins toujours plus grand, des emplois directs toujours plus nombreux : la toile de fond du commerce alimentaire bio affiche, depuis plusieurs années, une mine resplendissante. Ce vent en poupe structurel se lit d’abord dans la hausse du chiffre d’affaires réalisé par les distributeurs : après 9,1 Mds€ en 2017 et 10,5 Mds€ en 2018, celui-ci a atteint 11,9 Mds€ en 2019, soit une progression, sur un an, de 13,5%, selon les données d’Agence Bio publiées en juillet 2020.

      Aussi, la filière, qui recensait l’an dernier 180 000 emplois, se renforce, avec un nombre de magasins en hausse de 24 % sur la même période. Certes, avec un CA de 6,2 Mds€ (soit 55 % de part de marché), la grande distribution tient toujours la dragée haute. Mais les magasins spécialisés ne sont pas en reste : 7 % de croissance pour eux en 2019. Et surtout : 9 % de croissance pour ceux fédérés en réseau, contre -3 % pour les indépendants (soit 3,2 Mds€ générés au total). Reste les canaux de la vente directe et des artisans : ceux-ci ont respectivement drainé 11 % et 6 % du CA de la filière, en hausse de 8 % et 11 %.

      Des prix « plus cohérents »

      Le Grand Panier Bio 2

      « Les enseignes se structurent, l’offre est de plus en plus importante et les prix sont plus cohérents que par le passé ». Voilà les raisons invoquées par Bertrand Pérot, PDG de l’enseigne Le Grand Panier Bio (18 franchises sur le territoire et 2 succursales), pour expliquer le succès du marché alimentaire bio en France. D’autres facteurs peuvent être avancés : d’abord, il y a la vague du « mieux manger », toujours prégnante dans nos habitudes de consommation.

      Autre exemple, avec le succès des labels qualité, dont le Label rouge : Interbev, l’interprofession bétail et viandes en France, prévoit de faire passer la production de bœuf Label rouge en France à 40 % en 2024, contre 3 % en 2019 ! Enfin, intimement liée à cette « premiumisation » de nos achats figure « la recherche de plus en plus forte par les consommateurs de produits locaux », observe Didier Cotte, PDG de la chaîne bio L’Eau Vive (70 points de vente en France), dont les enseignes spécialisées dans le bio en ont fait un référencement prioritaire (la surface agricole bio, dans l’Hexagone, a doublé en 5 ans pour atteindre 2,3 millions d’hectares l’année dernière).

      Un marché dopé par le confinement

      NaturaliaLa conjoncture de ces derniers mois s’est également révélée un fort accélérateur des ventes pour le secteur. Avec, sans surprise, les mois de mars et avril 2020, « période durant laquelle les Français ont stocké en masse », explique Didier Cotte (L’Eau Vive). « Lors du confinement, nous avons enregistré une croissance de notre chiffre d’affaires de 40 %, avec un panier moyen en progression de 70 % », confie-t-on à la direction générale de l’enseigne Naturalia.

      « Même si la fréquentation a baissé durant ces semaines de confinement, notre CA a progressé de façon exponentielle, fort notamment d’un panier moyen en hausse de 40 % et de l’accueil de nouveaux clients dans nos magasins » affirme Christophe Choquet, directeur de la communication du réseau Les Comptoirs de la Bio (150 magasins, dont la moitié sous enseigne commune).

      Autre accélérateur des ventes durant le confinement : le e-commerce. Un exemple chez Naturalia, où les ventes en ligne ont été multipliées par cinq rapport à une période habituelle. Et depuis le déconfinement ? « La consommation reste en croissance chez nous, poursuit-on à la direction générale de Naturalia, car durant l’été, les Français sont restés en France. » « Nous maintenons le cap de la croissance, poursuit Christophe Choquet (Les Comptoirs de la Bio), même si nous sommes revenus sur nos standards habituels. » Et d’ajouter : « Certes les réseaux spécialisés bio conservent un gros potentiel de développement, mais peut-être pas avec des hausses de CA à deux chiffres. La concurrence s’aiguise, et notamment au travers de celle de la GMS. »

      Ambitions d’ouvertures élevées tous azimuts

      Produits bio à l’enseigne spécialisées BiocoopIl n’empêche : le nombre de magasins spécialisés dédiés à l’alimentaire bio ne cesse de progresser en France. Et les ambitions d’ouvertures restent élevées chez tous les commerçants que nous avons interrogés. Dans le sillage du réseau coopératif de magasins indépendants Biocoop (1,4 Mds€ de recettes l’an passé, à +14,4 %), qui est passé, entre 2017 et 2019, de 491 à 623 magasins, Le Grand Panier Bio, enseigne lancée en 1997 et qui a commencé son développement en franchise deux ans plus tard, conservera, en 2021, son rythme d’ouverture de nouveaux points de vente. Soit entre 6 et 8 magasins, détaille Bertrand Pérot, qui précise : « L’idée n’est pas de faire la course aux ouvertures. Nous souhaitons constituer un réseau de qualité et structuré. »

      Pour rejoindre l’enseigne d’origine auvergnate, un profil idéal de franchisés se dégage : « Être en couple, c’est bien, expose son PDG, car cela permet de mutualiser les tâches, avec un premier profil de gestionnaire et un second davantage sur le terrain. » Dans la mire du réseau, qui devrait enregistrer, en 2020, une hausse de ses revenus de 35 % à surface évolutive : « Toutes les régions de France, avec une cible privilégiée qui reste la Bretagne », précise Bertrand Pérot.

      Franchise-Eau-Vive-Devanture

      L’Eau Vive développe des corners de restauration

      Alors que Naturalia a ouvert, en 2019, 21 points de vente supplémentaires dont la moitié en franchise, l’enseigne L’Eau Vive (un CA réseau 2019 de 140 M d’€) affiche ses ambitions : atteindre, à horizon 2023-2024, les 100 points de vente franchisés, soit un rythme de 10 ouvertures par an. « Pour nous rejoindre, il faut au minimum disposer de 150 000 € en fonds propres, précise Didier Cotte, et avoir la volonté d’entreprendre et d’être autonome. Mais pas d’être seul ! Il faut trouver ce juste milieu. » Parmi les axes de développement stratégiques de l’enseigne : l’intégration dans ses magasins d’un corner de petite restauration. « Il est en test dans notre point de vente pilote en propre. L’objectif est de l’étendre à l’ensemble du réseau dans les semaines qui viennent », précise son PDG.

      Un nouveau concept urbain chez Les Comptoirs de la Bio

      Les Comptoirs de la bio 1Au sein du réseau Les Comptoirs de la Bio, qui s’est structuré, au départ en 2012, en ralliant sous ses couleurs des magasins indépendants, 20 nouveaux pavillons ont été inaugurés en 2020. « Pour l’année prochaine, nous tablons sur la signature d’une trentaine de nouveaux contrats d’adhésion », expose Christophe Choquet, qui ambitionne d’arriver à un parc de magasins de 250 unités. S’appuyant, pour grande part, sur des points de vente périurbains de 550 m² en moyenne (avec environ 12 000 références), l’enseigne s’apprête à mettre sur pied prochainement un concept de magasins de centre-ville. « Nous restons peu présents à Paris, en région francilienne et dans les grandes métropoles. L’objectif est de nous y développer dans les années à venir avec ce nouveau format urbain de 150 à 250 m² », table son directeur de la communication.

      Pour rallier ce jeune réseau né en 2012, dépourvu de droit d’entrée et à la redevance sur le CA « mesuré », des prérequis existent : être commerçant dans l’âme, porter haut les valeurs du bio et être disposé à passer du temps avec les producteurs locaux, précise Christophe Choquet. Avant de conclure : « Nous venons de lancer à Montauban notre service de click & collect, qui est en phase de rodage. » L’ambition du groupement : le déployer « rapidement » en région avec de « nombreux » magasins.

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