Avez-vous remarqué des changements dans les habitudes de consommation de vos clients ? Avez-vous dû faire évoluer votre savoir-faire ? Comptez-vous maintenir des actions et des concepts mis en place dans le cadre de la crise sanitaire ? Huit franchiseurs ont répondu à nos questions : voici leurs témoignages.
L’intégralité de ces interviews sous forme de podcasts est à retrouver ici
Maélis Anselin, Directrice des opérations et du développement d’Age d’or Services :

Inès Charara, Chargée Développement Franchisés de Midas :

Pour vous donner en exemple, Midas propose dans la majorité de ses centres un service de convoyage, parce que prendre soin de ses clients et de leur véhicule reste le plus que jamais notre volonté. Ce nouveau service est gratuit dans la limite de 10 kilomètres par trajet et est disponible sur toutes les prestations. Il permet de faire entretenir son véhicule sans se déplacer.
Pour le futur de notre activité, nous misons énormément sur l’innovation constante et c’est aussi ce qu’on fait depuis 45 ans pour les franchisés en France. Par exemple, l’électrique est un axe de développement qui est déjà engagé chez Midas depuis quelques années. L’hybride est également pris en charge depuis déjà un certain temps au sein du réseau. Mais, face à la baisse des prestations due à l’arrivée de l’électrique, il s’agit de trouver d’autres modes de fonctionnement. Nous cherchons par exemple à nous spécialiser sur la prise en charge des flottes de véhicules électriques. Sur le plan des compétences et de la formation nécessaires à cette prise en charge, nous avons mis en place depuis 2020 des plates formes qui permettent de mutualiser les savoir-faire. Cela fait partie de ces nouveaux concepts que nous allons devoir pousser de plus en plus sur les années à venir. »
Florent Barboteau, fondateur du réseau d’agences automobiles Ewigo :

Nous avons fait évoluer notre savoir-faire selon deux angles. Le premier est opérationnel : nous avons accéléré la finalisation de certains de nos outils digitaux à destination de nos franchisés et de leurs clients. Mais également, en interne, vis-à-vis des franchisés, avec la mise en place de visio-formations.
Nous souhaitons tous sortir le plus rapidement possible de cette crise mais cet épisode nous a permis d’aller encore plus loin, encore plus vite dans le digital. En termes d’habitudes de consommation, on note effectivement un plus grand appétit à aller consommer comme cela, et une plus grande confiance sur le digital. »
Kevin Fischer, Directeur Développement Franchise du réseau d’achat-vente de produits de seconde main Easy Cash :

Mais au-delà, on ressent que le consommateur va chercher à consommer de manière plus intelligente, plus responsable, un peu plus raisonnée dans son comportement. Sans pour autant revoir complètement son mode de vie, il va prendre en compte de nouveaux paramètres, dus peut être à cette réflexion lors des confinements.
Pour certains, qui envisagent la vie d’après un peu différemment, il n’y a pas une cassure fondamentale, mais il y a une prise de conscience déjà bien présente dans les nouvelles générations, qui s’installe sur la globalité de la population : on voit aujourd’hui un essor conséquent pour notre marché. »
Benoît Ganem, PDG du Groupe Flora Nova, qui développe les enseignes de fleurs en libre-service Jardin des Fleurs et Oya :

On ne pourra pas être amnésique de ce que l’on a vécu depuis un an et de ce qui a merveilleusement bien fonctionné. Cela fait des années qu’on dit que le marché de la fleur est résilient mais, en dix ans, je n’ai jamais vécu, comme en 2020, une année avec de pareilles progressions de chiffre lorsqu’on était autorisé à être ouverts ! »
Sébastien Chapalain, Président de la franchise de restauration rapide Class’Croute :

La troisième initiative, c’était de lancer ce que l’on appelle la e-cantine : une solution pour les entreprises qui permet de grouper les commandes pour les salariés qui n’ont pas de solutions de restauration. C’est un service que nous avons lancé à la rentrée de septembre 2020 et qui fonctionne très bien. Les deux dernières initiatives portent sur la refonte complète de l’expérience digitale du consommateur Class’Croute et sur la poursuite de notre politique RSE, initiée en 2019. Cela fait aujourd’hui partie des engagements que le consommateur attend, et sur lesquels nous souhaitons prendre un temps d’avance. »
Charles Dorémus, Directeur général de l’enseigne Au Bureau :

Sur la partie résultats, c’est très mitigé. D’abord, c’est très irrégulier : certains sites ont pu faire des chiffres d’affaires beaucoup plus importants que d’autres. Pas des chiffres d’affaires importants par rapport à leur rythme habituel, évidemment : ça n’a rien de comparable. Le plus important, c’est que, dans le contexte sanitaire que nous connaissons, cela a permis de maintenir en éveil et de tenir à bout de bras l’écosystème : le point de vente, une certaine partie de l’équipe, les fournisseurs, le lien avec nos clients… Tout cela a été très positif et constructif. Néanmoins, économiquement, aucun équilibre n’a pu être trouvé avec uniquement cette activité-là. »
Laurent Pareau, Directeur réseau de l’enseigne Burger King :

Nous avons lancé le delivery (livraison), grâce à un partenariat avec les trois agrégateurs. Mais également mis en place le click & collect, avec la mise en œuvre du pick up parking, une innovation propre à Burger King France, qui nous a permis de faire face à des enjeux de préservation du chiffre d’affaires. Ces innovations se sont ajoutées à tout le travail que nous avons pu faire sur la gamme et sur la marque, qui nous a également permis de continuer à fidéliser nos clients.
Je pense que les habitudes des consommateurs ont changé et que certains comportements ont évolué. Et je pense que les nouveaux canaux de vente, que ce soit le click & collect, le delivery ou le pick up parking, vont rentrer dans les habitudes. Bien sûr, cela représentera un pourcentage des ventes moindre que ce que l’on a pu connaître sur ces années de Covid mais par contre, ce sont de nouveaux réflexes que les consommateurs ont pris. A nous de devenir des professionnels sur ces nouveaux canaux de vente. J’ai même envie de dire plus que des professionnels : nous devrons avoir le leadership sur ces canaux de vente, pour montrer que nous sommes capables de faire vivre une expérience client, quel que soit le canal de vente, que ce soit en restaurant ou hors restaurant. »


