Loin d’être limité aux stations balnéaires ou à la saison estivale, le développement en franchise des réseaux proposant glaces artisanales, crèmes glacées ou yaourts glacés, vise l’ensemble du territoire et une activité tout au long de l’année.
L’enseigne spécialiste de la glace italienne Amorino fête cette année ses vingt ans : sa première boutique a en effet vu le jour en 2002 à Paris, sur l’Île-Saint-Louis. Développé en franchise depuis 2006, le réseau compte aujourd’hui 91 points de vente en France et 200 dans le monde. Selon Olivier Borreda, son responsable du développement, l’activité n’a pas souffert de la crise sanitaire : « Sur les deux ans qui se sont écoulés, nous avons a eu la chance de bénéficier d’un engouement sur le produit glace/pause gourmande durant la période difficile des confinements et des restrictions sanitaires, explique-t-il. Pendant la crise Covid, le consommateur s’est massivement « vengé » sur les glaces, un produit ludique et gourmand, qui rassemble un grand nombre de personnes sur une clientèle familiale. »
« Sur 2022 particulièrement, nous avons connu une progression d’activité et de chiffre d’affaires dans l’ensemble du réseau de boutiques France et international, avec une croissance à deux chiffres », complète Olivier Borreda. De fait, si les volumes de glaces vendus en restauration commerciale ont accusé une baisse de 15 % entre 2019 et 2022 (selon une étude menée par la société spécialisée NPD Group), les chaînes spécialisées comme Amorino, Häagen-Dazs, Yogurt Factory ou Moustache semblent tirer leur épingle du jeu. Et nourrissent donc d’importants programmes de développement en franchise. Amorino table ainsi sur un rythme d’expansion annuel de quarante nouvelles boutiques au total (comme sur l’année en cours), dont quinze en France et vingt-cinq à l’international.
Amorino développe une offre complémentaire
En termes de maillage du territoire, Amorino cible désormais aussi bien des villes comme Metz ou Clermont-Ferrand que des villes balnéaires du Sud de la France, explique son responsable du développement : « La glace ne se vend pas uniquement dans le Sud, c’est un produit qui aujourd’hui a d’aussi bonnes performances dans le Nord de la France que dans le Sud où, au final, on est peut-être plus dans une consommation qui est réduite à une saison dans les stations balnéaires. Alors que dans les villes moyennes, vous allez avoir une clientèle qui est fidélisée et vous allez lisser un petit peu la saisonnalité du produit glaces : aujourd’hui, nous avons toute une offre complémentaire qui nous permet de générer du chiffre d’affaires tout au long de l’année. Avec également une consommation assise « pause gourmande » comme les crêpes, gaufres, pâtisseries, macarons…, ainsi que toutes les boissons chaudes ou glacées italiennes. » Et Olivier Borreda d’ajouter : « La livraison a pris une part de marché assez importante, qui était auparavant réduite à l’activité parisienne mais aujourd’hui, on voit que c’est un modèle qui fonctionne. »
Häagen-Dazs déploie un nouveau concept
Présente en France depuis 1991, l’enseigne d’origine américaine Häagen-Dazs (plus de 800 points de vente dans le monde) avait annoncé en mai 2021 son souhait « d’accélérer son déploiement géographique en France, notamment dans les centres-villes et les zones touristiques majeures ». Cette stratégie s’appuyait à la fois sur le déploiement d’un nouveau concept de boutiques et sur « une vaste campagne de recrutement de franchisés ». Häagen-Dazs avait en effet pour ambition « d’ouvrir 30 nouvelles boutiques au cours des trois prochaines années ».
Aligné avec ces objectifs de croissance, le réseau annonce avoir ouvert 12 nouvelles adresses depuis l’été 2021. Et fait état de projets d’implantation dans les grandes métropoles telles que Lyon, Paris, Bordeaux ou Lille. Mais également sur la côte Atlantique, qui offre encore « de belles possibilités de développement ».
« Le nouveau concept séduit toujours autant et nous sommes désormais à plus de la moitié du réseau sous nouveau concept, se félicite Aurélie Lory, Directrice Générale des boutiques Häagen-Dazs Europe et Amérique Latine. Le concept se décline maintenant dans un nombre de pays de plus en plus grand, notamment en Asie. Le plan de rénovation se poursuit très activement car les franchisés constatent la dynamique du nouveau concept sur leur activité. »
L’enseigne, qui réalise en moyenne 10 % de son chiffre d’affaires en vente à emporter, recherche des emplacements N°1 d’une surface de 50 à 100 m², « dans les zones à fort flux piétons et touristique en centre-ville et sur le parcours client en centres commerciaux ». Elle cible une clientèle « 50 % locale, 50 % touristique avec une consommation majoritaire entre 11h et 19h (et un pic d’activité entre 14h et 18h), et post-dîner pour certains emplacements ».
Yogurt Factory : le spécialiste du yaourt glacé
Spécialisé dans les yaourts glacés, Yogurt Factory se développe beaucoup dans les centres commerciaux : « C’est un modèle que l’on maîtrise bien, explique Emmanuel Tedesco, fondateur du réseau. Nous nous implantons notamment dans les grands centres commerciaux régionaux, avec un vrai côté shopping et loisirs. Mais aussi en centre-ville, plutôt dans le Sud de la France, en priorité dans des zones où il y a un mix restauration/prêt-à-porter ou shoping/loisirs. Nous ouvrons plutôt des kiosques d’environ 20 m² en centre commercial, et des boutiques de 30 à 50 m² en centre-ville, dont une bonne partie compte une dizaine de places assises ».
De plus en plus installée dans le Sud-Est (Antibes, Marseille, Cannes…), où elle n’était pas assez représentée jusque récemment, Yogurt Factory aimerait également développer son concept outre-Mer, par exemple en Martinique, et à l’étranger : « Nous avons des contacts intéressants dans plusieurs pays d’Afrique comme le Maroc, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire », annonce Emmanuel Tedesco.
Glaces Moustache : un concept artisanal haut-de-gamme
Concept de glaces artisanales haut-de-gamme né en 2014, Moustache s’est lancé en franchise en 2019, avec pour objectif de « devenir le meilleur artisan glacier de France en continuant à monter en gamme tant dans la créativité, le choix et l’origine des produits, que dans le savoir-faire et l’originalité qui est notre signature », annonce Sylvie Bondil, sa créatrice.
Glaces Moustache entend ainsi poursuivre son expansion sur le territoire, avec pour stratégie de couvrir les grandes villes comme Paris (où l’enseigne compte déjà deux boutiques), Bordeaux et Lyon, afin d’installer l’image du réseau, né à Saint-Malo. Où ses produits (glaces, coulis) sont fabriqués à la main, dans un laboratoire qui ne comporte ni chaîne de production, ni logistique automatisée ; à partir d’ingrédients « nobles, naturels et de saison », le plus souvent possible issus de producteurs locaux.
Glaces Moustache, dont le panier moyen s’élève à 15 €, s’implante en priorité en emplacement N°1 avec beaucoup de passage, « sur 60 à 100 m² suivant le format : pure vente à emporter ou avec salon de thé plus terrasse, explique Sylvie Bondil. Sur 100 m², on a de la place pour faire salon de thé et servir des coupes glacées produites sur place ». Ce qui permet de diversifier le chiffre d’affaires avec une offre « coffee-shop » et, le cas échéant, d’ouvrir toute l’année.
Les investissements à prévoir vont de 80 000 à 400 000 €
Pour devenir franchisé Amorino, l’apport financier nécessaire représente 40 % du budget total de l’investissement à réaliser, lui-même compris entre 200 et 400 000 €.
L’apport personnel minimum à prévoir pour ouvrir un point de vente à l’enseigne Häagen-Dazs s’élève à 80 000 €.
Il faut disposer d’au moins 30 000 € en fonds propre pour rejoindre le réseau Yogurt Factory, soit environ 30 % du budget total à investir (hors droits au bail ou frais liés au bail), qui est de 100 000 € minimum.
Enfin, l’investissement nécessaire pour créer une boutique Glaces Moustache de 60 m² s’élève à environ 80 000 € hors pas-de-porte.
